lundi 29 juillet 2019

Le roi lion (2019) critique



(Je ne parlerais pas des liens avec Le roi Leo d'Ozamu Tezuka auquel il ne ressemble pas tant que ça. Si vous n'étiez là rien que pour cette raison, vous serez déçus.)





 Donc le remake du Roi lion, et...attends...

Ouah, déjà,  alors qu'il y a eu Dumbo et Aladdin cette année,  et Toy story 4  entre chaque!



 Comment ça, ils ont   fait encore un autre Toy Story? Tant pis, pas le temps pour ça.


Et pourtant,  ni La reine des neiges 2 ni Disney + ne sont  encore sortis (et je ne suis ni les Star wars  ni les Marvel ).

 This is the greatest show pour sûr,  mais il faut s'accrocher pour suivre et il n'y a pas le temps de tout voir.



 Et puis il faut que la qualité suive et là rien n' est moins sûr. Mais difficile de m' empêcher de vouloir revoir ce classique des 90's  juste après Aladdin comme cela avait été le cas, la fois précédente.





Je serai moins sévère avec Le Roi lion version John Favreau, que je n'ai pu l'être avec Maléfique,  la Belle et la Bête et Aladdin.  Mais ce n'est pas non plus une recréation inventive et enchanteresse de Cendrillon,  qui fait de plus en plus figure d'heureux accident.  Je suis ressortie de là moins folle furieuse qu'avec  Maléfiquela Belle et la Bête et Aladdin,  mais sans doute étais- je moins exigeante parce que je n' ai jamais eu pour Le Roi Lion le même attachement que pour La Belle et la Bête et Aladdin en dépit de son succès. De nombreuses raisons à cela: avec La petite sirène, la trilogie des contes des 90's fait figure pour moi de trinité sacrée.  Les récréations sans âme et les acteurs têtes à claques ont donc tendance à m'énerver sur ce point, de quoi redouter le remake de La petite sirène. 



Mais concernant Le roi lion, je me disais,  à la sortie de l'original,  que je préférais les scénarios s'appuyant sur un récit déjà connu.  Ça a bien changé,  à mon avis pour éviter les mockbusters en vidéo inspirés de la même histoire: "Mais elle est tombée dans le domaine public,  voyez vous".


Et oui, c'était le premier pied dans la porte: "Disney écrit totalement ses propres scénarios" au point que les adaptations sont très éloignées du sujet d'origine maintenant.

Un conte d'Andersen? Quel conte d'Andersen?


 Je préférais aussi les films mettant des humains en scène.

 Ce remake en outre est une version fidèle, contrairement à Maléfique.  Pour autant. .. c' est sûr, il est moins bon que la version 1994 pour plusieurs raisons (et donc sur ce point les remakes live ne nous surprennent pas).


Je ne me suis pas sentie insultée mais pas transcendée ni non plus. Coupons court aux chipotages: c ' est censé être aussi un film d 'animation , mais d 'une technique qui n' a rien à voir.  Théoriquement ce n' est pas un remake live action,  mais ce n'est pas cartoony, donc je le qualifierais plutôt de photoréaliste. Comme la préoccupation de la ressemblance scénaristique est la principale , je parlerais surtout de ça moi aussi.


Mais j'avoue, techniquement parlant, j'ai songé:

"NOM D' UNE MÉDUSE A MOUSTACHES CA RESSEMBLE A CA UN FILM EN CGI MAINTENANT!!!!!!!!!!!!!!???????????????"



Il paraît qu'il n'y aurait qu'un plan réel, pour voir si on le remarque, et bien joué: je ne savais pas lequel.
Ce serait celui-ci.



J'aimerais retrouver l'interview que John Lasseter avait donnée au magazine Première en avril 1996 ( à la sortie de Toy Story 1). On voulait savoir s'il n'en avait pas marre de la "menace" des images de synthèse. Et bien si. Il n'était alors pas convaincu qu'on parvienne à recréer Marylin Monroe ou James Dean en images de synthèse. Même si on y parvenait (un grand "si" d'après lui), qui donc les ferait bouger et jouer de façon convaincante? Il poursuivait en affirmant que la CGI n'était pas en train de tuer l'animation, mais n'était qu'une technique parmi d'autres avec la 2D, la stop motion et la claymation.


Faites un bond de 20 ans plus tard, la CGI a en effet tué toutes les autres formes d'animation (en tout cas en occident), et on recrée les morts Peter Cushing et Carrie Fisher (rajeunie, dans son cas) dans Rogue One. 



Avec pour effet délétère qu'en raison de temps et coûts réduits par rapport à la 2D, les long métrages navrants en CGI pullulent au cinéma à présent. Dans les couloirs de ma salle, les têtes caricaturales des personnages de la dernière croûte cartoony d'Illumination ( Nos amies les bêtes 2 pour ne pas le citer) semblaient si simplistes sur les posters. Comparés aux affiches photoréalistes du Roi Lion, juste à côté, il n'y avait pas photo. C'est bien Disney, toujours une longueur d'avance.

Le Roi Lion version 2019 me rappelle presque Dinosaures en réussi, du coup. Dinosaures? Vous l'aviez oublié pas vrai? Le film Disney de l'an 2000, soit disant innovant, mais assez assommant, constitué d'animaux en images de synthèse (normal pour des dinosaures) et de décors réels, alors difficiles à recréer différemment. Dans Le Roi Lion, l'arrière plan, les bêtes, juste tout semble vivant, je vous dis.



Pour les animaux, on peut se réjouir que la technique soit au point car le dressage pouvait leur être préjudiciable. Pour les humains, l'uncanny valley et un certain scrupule à mettre les comédiens au chômage (sauf au niveau de la voix, et encore) sauvera sans doute le métier d'acteur. Mais je ne serais pas étonnée que les morts finissent par ressusciter à l'écran.



Et donc? Et bien L'histoire de la vie, d'abord, est recréée au plan près, et avec les exactes paroles, rechantées par China Moses alias la princesse Tiana (Dommage quand même qu'on ne débute pas par le soleil qui se lève directement). Elton John et Hans Zimmer ont été gardés pour la présente BO d'ailleurs. Les poils des avant bras se lèvent au garde à vous devant la recréation de la scène phare du film, un sans faute comparé au remake live des scènes clés de La belle et la bête et d'Aladdin qui sont passés complètement à coté d'Histoire éternelle et de Ce rêve bleu, respectivement.



Cependant,  un remake live n'est jamais complètement le même ou il serait inutile, n'est- ce pas? Mais les scènes inédites ne sont pas si nombreuses. On voit (et on pouvait s'y attendre) Nala décider d'aller chercher de l'aide au lieu de surgir d'un peu nulle part, c'est vrai. Timon et Pumbaa expliquent à Simba qu'à leur avis, il n'y a pas de cercle de vie, mais plutôt une ligne droite (et l' intérêt de cette scène est limité). Enfin, une touffe de poils s'envole de la fourrure de Simba adulte et au lieu d'être portée par le vent et attrapée par Rafiki, elle poursuit un long périple (dans un nid d'oiseau, puis mangée par une girafe, puis poussée dans sa boulette de bouse par un scarabée). Pour exprimer le principe du cycle de la vie, il paraît. C'est compréhensible, mais les scènes à base de pipi caca, personnellement j'ai du mal.




Qui dit remake dit aussi chanson inédite. Comme d’habitude, le love interest du personnage principal a son solo qu'il ou elle n'avait pas dans l'original. Mais Pour toi (Spirit, en VO) de Nala ne fera pas autant date que Ensemble à jamais ou Parler. C'est fourré maladroitement au moment où Simba décide de revenir à la terre des lions, et j'adore la musique qu'on entendait à ce moment là-difficile d'imaginer autre chose. Spirit semble pourtant plutôt chouette en clip interprété par Beyoncé (qui double Nala en VO), mais dans le film ça ne m'a pas marquée.



On n'aura pas profité de l'occasion pour rendre hommage à  la pourtant célèbre version de Broadway, et pas intégré Terre d'ombres (quand Nala décide de fuir) ou Il vit en toi (quand Mufasa se révèle "vivre" en Simba) relégué en seconde place au générique, pourtant cette chanson avait même été intégrée dans Le roi lion 2...beau gâchis.

 

Par contre cette fois pas d'inversion de sexe (contrairement à Kaa dans Le livre de la jungle), en dépit du fait que Rafiki était joué par des femmes dans la comédie musicale. Ni vraiment de personnage inédit. C'est parfois une bonne idée, comme le capitaine des gardes dans Cendrillon ou Maître Cadenza, plutôt sympa, dans La Belle et la Bête. 



Idem pour quasi tous les humains dans Dumbo. Mais devant l'ajout à la fois inutile et agaçant de Dalia dans le remake d'Aladdin, je me suis dit qu'il fallait parfois mieux s'abstenir. Ici, on voit les autres animaux qui vivent là où sont Timon et Pumbaa. Ils échangent quelques phrases, notamment pour souligner le paradoxe de copiner avec un lion qui ne mange que des insectes (mais sont encore apeurés par les autres lions). Ils n'ont pas de nom, et au final ne sont heureusement pas des ajouts inutiles.


Les chansons sont plus ou moins bien retranscrites. En dehors de L'histoire de la vie, il y  a  Je voudrais déjà être roi, qui appartenait à la fois au domaine de l'animation dérangée (un des derniers cas dans un grand classique) et de la Disney acid sequence.




 Le décor devenait abstrait, c'était très coloré, avec des pyramides animales et Zazu mis hors course pour terminer car un rhinocéros s'assied dessus.  J'étais pratiquement sûre qu'on aurait rien de tout ça et j'avais raison. Simba et Nala, dans un décor inchangé, se contentent de semer Zazu sous les pattes des animaux présents au point d'eau.

Soyez prêtes a failli sauter, mais les fans auraient râlé pour l'avoir, à juste titre. C'est un exemple tout à fait magistral d'un genre un peu négligé jusqu'aux 90's, la chanson du méchant . On doit son émergence à John Musker et Ron Clements qui y semblaient attachés, depuis Le grand génie du mal dans Basil détective privé à Bling -Bling dans Vaiana en passant par Pauvres âmes en perdition, Prince Ali (reprise) et Mes amis de l'au-delà.




Du coup, les autres réalisateurs de l'époque s'y sont mis: Tuons la bête, Des sauvages, Infernal...




Et Soyez prêtes, un exemple apprécié. Hélas! Son insertion maladroite l'a transformée en slam, Scar récitant plus qu'il ne chante. Seul le plan final à côté du croissant de lune est gardé. Ne vous attendez pas à un défilé de hyènes au pas de l'oie façon film de propagande nazie de Leni Riefenstahl.



 On n'a même pas droit à des petits geysers verts ici ou là....




Hakuna Matata, vue sa célébrité, a été bien soignée. Elle est même un peu moins vulgaire (l'hystérie des années 1990 est loin). Là, Pumbaa était un marcassin quand il a constaté qu'il faisait fuir tout le monde. Pas de largage de gazs en direct: les autres animaux fuient en remarquant que Pumbaa fait des bulles dans l'eau.


Comme on sait ce qui va se passer (ce remake, comme les autres, s'adresse à ceux qui connaissent l'original par cœur), il y a un twist dans les paroles (malgré qu'elles soient bien respectées). Pumbaa dit, en entier: "Je déclenche une tempête, à chaque fois que je pète" et s'étonne que Timon n'aie pas couvert la fin de la phrase cette fois.




 "Ça fait des années que je te le répète!" répond celui- ci...un méta gag. La fin brise aussi le quatrième mur en ce qu'après l'ellipse temporelle qui voit Simba grandir, Timon et Pumbaa s'étonnent de ne pas avoir pris autant de kilos que lui "depuis le début de la chanson".



La reprise du Lion s'endort ce soir est un peu plus longue et voit la participation des autres animaux entourant Timon et Pumbaa; il faut admettre que c'est très sympa.
Quant à L'amour brille sous les étoiles, elle fait rire tout le monde en ce que la chanson se déroule de jour. Problème propre à la VF? Même pas: en anglais, Can you feel the love tonight veut dire ressens tu l'amour ce soir, alors que ce n'est pas le soir. Luau était ce fameux air que Timon chante déguisé en vahiné.


 En 1994 déjà ça avait failli sauter car trop délirant. Cette fois, Timon se contente de reprendre brièvement C'est la fête de La Belle et la Bête . Never too late, la nouvelle chanson du générique interprétée par Elton John, n'est pas mal, presque de quoi faire oublier le désastre d'Aladdin terminant sur du hip hop.



Ah, et qui dit remake dit soit nommer le sans nom, soit changer de nom, n'est ce pas? C'est  le second cas ici, avec Banzai et Ed rebaptisés de noms swahili comme le reste du cast (Kamari et Azizi). Souvent aussi les personnages gagnent en intelligence, et c'est le cas d'Azizi (Ed) qui est passé de trop stupide pour parler, à parler, mais pour dire des stupidités (il n'y a qu'un léger mieux).
Enfin vous lirez ces noms au générique car personne ne les interpelle, pour peu qu'on en sache, ils sont toujours Banzai et Ed.




Souvent aussi les remakes permettent de moderniser les mœurs, mais s'agissant d'animaux, c'est bien moins le cas ici. Tout juste voit on que Sarabi mène les assauts contre les hyènes quand celles-ci  envahissent les terres au début, et ne s'effondre pas après un simple revers de patte de Scar, il y a une vraie bagarre (sans vainqueur clair) jusqu'à l'arrivée de Simba.



Nala est montrée clairement décidant d'aller chercher de l'aide contre les envahisseurs, et Shenzi a connu une montée en grade car elle est montrée dirigeant les hyènes.



Voilà pour les animaux femelles; du côté de la diversité ethnique, beaucoup plus d'acteurs afro-américains assurent le doublage original. Dans le film de 1994 il y  avait James Earl Jones (Mufasa), Whoopi Goldberg (Shenzi) et Robert Guillaume (Rafiki). Mais tout le reste du casting était caucasien. Ici,  seuls Billy Eichner, Seth Rogen et John Oliver (Timon, Pumbaa et Zazu) sont dans ce cas. James Earl Jones reprend son rôle ici (mais il est le seul). Idem en français où Jean Reno reprend Mufasa (contrairement à ce que j'ai entendu, la voix n'avait pas tellement vieilli, c'est troublant).

Toujours dans le doublage français, beaucoup avaient dit redouter Jamel Debbouze (Timon). Un tel rôle ne me surprend pas car son premier pour Disney avait aussi été une petite bête poilue telle que Zini le lémurien (Dinosaures). Il y en en a eu d'autres depuis comme Art dans Monstres Academy et Ducky dans Toy Story 4 (mettant Jamel à l'affiche de deux films Disney en même temps).



Or bien des spectateurs ont été agacés de sa tendance à l'improvisation (donc ne suivant pas les dialogues originaux) dans tous les cas. C'est bien dans un film d'animation pas encore tourné, on choisit dans les improvisations après, mais là, ça modifie le dialogue. Ici, en raison de son respect de l'original, Jamel a dit lui même qu'il n'a rien changé car Le Roi Lion "Ce n'est pas le film à ta  mère".


Ça ne l'aurait pas fait avec le Timon nerveux du dessin animé, mais ici le suricate est plus cool, plus rasta, plus "Hakuna Matata", donc cette voix lui convient.


A part ça le casting français est plus varié que dans le dessin animé . A l'époque seuls  Maik Darah (Shenzi) et Med Hondo (Rafiki) étaient d'origine africaine, mais Daniel Kamwa qui double Rafiki ici est moins convaincant. Tout comme Alban Ivanov (Pumbaa). Il fait des efforts, la voix est ressemblante, mais c'est moins drôle qu'avec Michel Elias.



 Idem pour Sébastien Desjours, qui est Zazu. Il fait toujours un bon majordome coincé, mais pas aussi drôle que Michel Prud'homme qui le doublait en 1994. 




Michel Lerousseau (Scar) ne fera jamais aussi peur que feu Jean Piat mais en dehors du fait qu'il était trop tard pour que celui -ci reprenne son rôle, il était effectivement une performance difficile à égaler pour qui que ce soit. 

D'autres se débrouillent bien; Sabrina Ouazani (Shenzi) avait un timbre si proche de l'original (Maik Darah) que j'ai d'abord cru qu'il s'agissait d'elle.

Qu'en est- il des problèmes de logique expliqués et des diverses justifications? Ici, Simba a spécifiquement hâte de grandir et n'aime pas du tout être appelé "lionceau". C'est dans ce but qu'il va au cimetière des éléphants, et c'est le prétexte sous lequel Scar le convainc d'aller dans les gorges et de rugir. Car cette fois, d'après lui, c'est là que Mufasa lionceau se serait entraîné jusqu'à avoir son rugissement d'adulte, et forcément son fils veut l'imiter. Cette nouvelle justification n'est pas plus mal en effet.


Devant le dessin animé, je me suis parfois demandé ce qu'il en avait été de Sarabi tout le temps de l'absence de son fils, vu que dans Hamlet (l'une des sources d’inspiration), le roi Claudius, équivalent à Scar, épouse Gertrude, veuve de son frère. Ça ne semblait pas du tout le cas ici, quand ils interagissent, Scar lui donne un coup, alors qu'elle le compare à Mufasa. Dans Le Roi Lion II, on apprend que Scar avait même une compagne, Zira. 



Ne la cherchez pas dans le premier film, bien sûr qu'elle a été inventée après coup, et la continuité dans les séquelles, on se la portait alors en pendentif de toute façon.

Ne me lancez pas sur la sœur d'Ursula.


 Mais l' existence de Zira  dans la continuité du dessin animé a été confirmée par son apparition dans un épisode de La Garde du Roi Lion. Laissons -là  la faille logique qu'en rétro continuité, Kion, le lionceau cadet de Simba et Nala dans La Garde du Roi Lion,  n'apparaissait pas dans Le Roi Lion II.


Vous aussi vous avez mal au crâne?

Dans la version comédie musicale, Scar est d'avis qu'il lui faut une reine, mais Zira n'existe pas et Scar ne songe pas du tout à Sarabi...Mais à Nala, dont il a au moins le double de l'âge, veuillez passer les sacs à vomi.




 Là ça expliquait que (bien sûr) Nala veuille fuir et ça provoquait ainsi les retrouvailles avec Simba.
Cette idée n'est heureusement pas dans le live, où il n'y a toujours pas Zira et où Scar souhaite néanmoins une compagne...en parallèle avec le roi Claudius, cette fois c'est bien à Sarabi qu'il a pensé ("soupir de soulagement").  Cette dernière lui résiste néanmoins, et à titre de représailles Scar fait manger les hyènes avant les lionnes.

En revanche, j'étais sûre qu'on profiterait de ce nouveau film pour clarifier la situation entre Simba et Nala. Comme on ne voit pas d'autres lions mâles, dans le dessin animé, beaucoup de gens en sont arrivés à la conclusion que le père de Nala était soit Mufasa soit Scar. Donc Nala et Simba sont soit demi-frères et sœurs soit cousins. C'est d'ailleurs ce qui aurait été envisagé au départ dans le scénario du dessin animé (Mufasa pour père). 



Mais finalement rien n'a transparu et c'est tant mieux. Plus tard, le thème de l'inceste effrayera suffisamment pour que dans Le Roi Lion II, Kovu devienne le fils adoptif (et non naturel comme prévu, il est vrai qu'il a une tête à l'être) de Scar, car qu'il soit le second cousin de Kiara, la fille de Simba , a fini par être embarrassant.  

Sachant qu'ils sortent ensemble.


Dans La garde du Roi Lion, on révélera en outre que le père de Nala est finalement bien un autre lion.

 Donc dans le présent remake je me demandais si la situation serait clarifiée...et bien pas du tout. 


En fait c'est pire: à un moment du dessin animé, Simba reproche à Nala de lui parler comme son père. Elle répondait :" Il faut bien que l'un de nous le fasse."  Ici dans le remake elle dit: " Je suis fière que l'un de nous lui ressemble". Ça enfonce le clou, au contraire, quant au fait qu'ils seraient frère et sœur, et repassez les sacs à vomi.




Qu'en -est -il du passé révélé et des motivations du méchant? Bof: on apprend juste que Scar a par le passé lutté contre son frère pour le pouvoir, et Sarabi, et eu le dessous. C'est là qu'il a été balafré.


Un point fort du film pourrait être le rendu des animaux, si choupinous et poilus comme de grosses peluches. Le problème vient du rendu réaliste, qui rend tout beaucoup plus terne. 

Timon a perdu sa houppette rousse, Simba et Mufasa ont des fourrures sable uniforme (plus de crinière rousse), Rafiki n'a plus le derrière bleu, et Zazu n'est plus bleu mais blanc. Scar est également sable en entier, bien que dans la nature des lions peuvent faire du mélanisme (avoir des poils noirs).



 On ne le reconnait vraiment plus qu'à sa balafre. 






Nala se remarque toujours à ses yeux bleus, mais vues  de loin, les lionnes, qui  ont le même pelage, sont devenues difficiles à distinguer, comme les hyènes. 


Tout ceci reflète les véritables couleurs de ces animaux dans la nature, certes. Mais du coup ça fait tristoune, déjà qu'on a effacé (comme dit plus tôt) d'autres couleurs vives dans les décors, notamment dans Je voudrais déjà être roi


 Je regrette aussi que Rafiki, dont on entend jamais prononcer le nom, ne se décide à se balader avec un bâton que dans la scène de bataille. Outre qu'il  n'effectue pas les mêmes figures d'art martial amusantes dans la bagarre, durant la scène juste après l'apparition de Mufasa, il n’administre pas de coup sur la tête pour remettre Simba dans le droit chemin, donc pas de leçon sur "le passé c'est douloureux". 


A propos de l’apparition: cette fois on entend toujours Mufasa, mais même par paréidolie, on ne devine pas vraiment sa tête dans les nuages. Ça a quand même moins la classe que lorsqu'il apparaissait vraiment.


On reproche régulièrement (à juste titre) aux remakes Disney d'avoir des acteurs dépourvus de vie, et d'êtres bien moins émouvants. Celui-ci ne fait pas exception, même si la seule scène réellement émouvante du premier film était la mort de Mufasa. Ici les circonstances sont presque les mêmes, et pourtant: C'est effectivement moins émouvant, on  ne pleure pas. Je crois que c'est parce que Simba non plus: ici, il n'a pas de larmes. Nala non plus, un peu plus tard, quand on lui annonce les morts de Mufasa et (soit disant) Simba. 



Normal: les lions réels n'ont pas de glandes lacrymales comme les nôtres et ils ne peuvent pas pleurer. Mais si on va par là, ils ne peuvent pas non plus parler ou chanter. Dans le dessin animé, bien que non anthropomorphes  (sans vêtements et marchant à quatre pattes), les animaux avaient tout un tas de mimiques et gestes très humains (ils pouvaient sembler enlacer quelqu'un ou faire des grimaces,  par exemple). 



Ce n'est pas le cas ici, et on ose à peine leur faire remuer les lèvres quand ils parlent. Sans surprise, ils paraissent alors moins attachants.

Trop souvent aussi, les personnages des remakes sont plus froids, méprisants et distants (concernant les héros). Ici, quand Timon et Pumbaa apprennent à Simba qu'ils l'ont sauvé, celui-ci ne remercie pas comme dans le dessin animé...mais répond qu'il s'en fiche. C'est heureusement la seule réplique détournée de cette manière, et d'ailleurs c'est fait remarqué tout haut par Timon et Pumbaa qui lui reprochent ( à juste titre) d'être mal élevé. 

Le plus gros défaut, pour moi, restera cependant que : C'est moins drôle. Ce n'est pas ce qui vient à l'esprit des gens quand on évoque Le Roi lion, mais pour moi si. Je sais gré à John Favreau d'avoir gardé "Je ne te dis pas le montant des travaux" devant l'état de la terre des lions, mais c'est à peu près tout. 

Plus de "Fais gaffe à tes...", "J'exige de comprendre!" , "les croques-lionceaux", "la cocotte-moineau", "Je patauge dans l'imbécillité" (non sérieusement, on en a même fait des tee-shirts), ou Zazu chantant "Le monde est petit", que je ne pouvais pas m'empêcher de guetter. 




La fin de l'animation dérangée prive aussi des hyènes prenant des rochers sur la tête, ou tombant dans les épines. Ici Kamari et Azizi voient Simba tomber d'un falaise, et n'osent pas dégringoler à pic eux aussi. Ils ne vérifient pas qu'il est bien mort, assumant qu'on ne peut survivre  à cette chute. 

Pumbaa s'énerve encore quand les hyènes le traient de "jambonneau", mais hélas sans imitation de Robert de Niro dans Taxi Driver ("C'est à moi que tu parles?") et de l'inoubliable "Monsieur Porc".



Donc, même constat que d’habitude: rien ne vaut l'original. A noter que j'ai senti ce dernier moins insulté que d'habitude, le remake lui ressemblant effectivement beaucoup. Mais en moins coloré, émouvant et drôle. Donc à quoi bon revoir le même en moins bien, etc, de ce point de vue là ce n'est pas une réussite. Mais visuellement, bon sang! La réalité  a du souci à se faire...





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