lundi 19 janvier 2015

1) La boîte à outils de l'écrivain: Ce qu'il ne faut pas mettre dans une histoire d'amour; les triangles amoureux



La boîte à outils de l'écrivain est une rubrique où, en tant qu'ancien écrivain de fanfics, je vous donne très humblement les trucs et astuces qui feront que votre propre fiction sortira positivement du lot. Humblement, car je suis comme vous pouvez le constater passée principalement à la rédaction (et la lecture) de non-fiction. Néanmoins, n'hésitez pas à vous y référer même si (surtout, en fait) vous voulez être professionnel: ressortir positivement est encore plus important dans ce cas...





Commençons par un sujet universel (car il constitue neuf fois sur dix le sujet secondaire d'une intrigue s'il n'est pas déjà le principal), les histoires d'amour. Qui sera avec qui, comment, combien de fois, pour toujours ou pas, vos choix le dicteront. Sachez cependant que des clichés ressassés et qui vont suivre risquent de faire fuir l'audience. Tout le monde le fait? Justement, un peu d'originalité que diable!



(note: j'use du terme anglais love interest, plus clair et concis que "intérêt amoureux"  ou "sujet d'amour" en français et qui désigne la personne sur qui le/la héros/ïne a des vues. Quant à un trope, c'est un modèle dans une histoire ou un trait caractéristique chez un personnage, qui apporte de l'information au public. Un trope devient un cliché quand il est trop utilisé, selon la définition d'Anita Sarkeesian dans The feminist frequency.)






1) Le triangle amoureux









Comment? Mais c'est un thème universel, qu'il soit raconté du point de vue d'un protagoniste hésitant entre deux petit(e)s ami(e)s potentielles ou luttant contre un(e) rival(e) (ou plusieurs!) pour l'affection d'un tiers.


Il existe effectivement depuis la nuit des temps, mais tend comme tous les tropes à devenir un cliché quand il est trop utilisé.


Même le Nostalgia Critic estime qu'une bonne  histoire devrait pouvoir se passer des triangles, c'est dire...(Dans la critique de The Hunger Games siblings rivalry)




 Dans la vraie vie, de plus, il existe surtout de la façon suivante: un couple déjà établi depuis longtemps où débarque un(e) amant/maîtresse (lequel/laquelle est parfois un(e) ex mauvais(e) perdant(e)). Si c'est un drame ou vaudeville impliquant une telle relation que vous avez en tête, là d'accord, foncez.  De plus, ce n'est un triangle que pour l'amant(e) et le conjoint infidèle, le/la trompé(e) ignorant généralement ce qui se trame.



Ce demi-triangle se transforme en ménage à trois consentant? Alors triangle il n'y a pas, pas plus que dans les harems ou les mariages polygames, là où ils peuvent exister légalement.Tous les participants y sont considérés comme "gagnants", et la base du triangle amoureux est précisément l'esprit de compétition et le fait qu'à la fin un participant est perçu comme "gagnant".



Mais les chances que deux célibataires, en même temps, désirent avec la même constance et la même intensité un tiers aussi célibataire sont peu élevées dans la réalité. Que le love interest commun ne sache pas qui choisir entre les deux à long terme  (et ne préfère pas d'emblée quelqu'un d'autre) est une probabilité plus rare encore.







Dans un vase clos comme le collège et le lycée, deux personnes très proches depuis l'enfance (amis ou frères et sœurs), fréquentant les mêmes personnes et s'étant forgé les mêmes goûts peuvent en effet s’intéresser à un même individu (surtout s'il est populaire). Mais il est rare que cela se résolve par la " victoire" de l'un, les trois intéressés contournant souvent aussi le problème en se trouvant chacun quelqu'un d'autre.


A l'âge adulte, cette probabilité se fait très rare quand les horizons s'élargissent. C'est précisément parce qu'ils sont peu répandus dans le monde réel sous cette forme que les triangles sont peu réalistes, et crient "fiction !" à la face du lecteur.



Bien sûr, certains genres sont plus à même d'en contenir que d'autres notamment les mangas-animes, plus précisément les shojos (pour filles) et certains shonen (pour garçons) à commencer par le sous-genre harem. Forcément, le triangle ou plus exactement le quadrilatère amoureux où la pauvre héroïne de shojo se retrouve prise est un prérequis du genre; entre les minimum trois filles qui s'intéressent au même garçon qu'elle et les minimum trois autres gars qui veulent l'héroïne, pendant ce temps.





Remarquez quand même que dans ce cas de figure (notamment Peach girls qui voit les deux garçons apparaître dans le premier chapitre), les deux rivaux se montrent en même temps (le triangle étant intentionnel depuis le début), donc c'est vraiment que le meilleur gagne.

Quant au harem, il remplit un fantasme particulier du lecteur (et de l'auteur): un garçon ordinaire, subitement objet de l'affection d'un tas de filles sublimes en même temps.






Mais là encore, navrée messieurs, partout ailleurs (en dehors des manga-anime, des œuvres strictement romantiques et avec protagonistes adolescents), le triangle risque de sonner faux.

Du style Harlequin, donc, où le triangle est souvent dans le cahier des charges.


Il est cependant encore abondamment utilisé en raison du suspens qu'il générerait. Aux États-Unis, le comics humoristique Archie se sert dudit suspens depuis 75 ans! (Celui-là même à l'origine de la série Riverdale).





Le héros titulaire et ayant néanmoins la bonne excuse d'être lycéen ne s'est pas décidé entre la gentille Betty et la pimbêche Véronica au point qu'elles ont nommé le trope qui consiste à rassembler deux love interests contrastant en comportement et apparence dans une histoire.




Différences de comportement exprimées ici de façon peu subtile.




Les différents auteurs n'ont initialement pas résolu le problème pour que le suspens entretienne les ventes, puis pour finir, il ne sera jamais résolu définitivement dans sa version classique où il fait littéralement partie des meubles de cet univers.




"Tu dois choisir entre nous!" "Je ne vois pas comment, ça pourrait prendre des années!" La série elle-même souligne ce point avec humour.








Classique, car une tentative de résolution originale sera faite dans la série parallèle Life with Archie entre 2010 et 2014: dans deux réalités alternatives façon Pile et Face pour ne fâcher personne, Archie (devenu adulte) a épousé Véronica au début d'une timeline et Betty dans l'autre (Bref, le thème du multivers que l'on voit ordinairement plutôt dans les comics de super héros).



































Mais le bouton "reset" et le retour au statut quo d'origine s'est opéré en 2014 avec
l'assassinat d'Archie simultanément dans les deux  réalités! (cette série tendait à avoir des sujets plus sombres et sérieux que l'originale)

Flash info à l'attention du lecteur: ne souhaitez pas qu'il mûrisse et se décide pour de vrai sous peine de décès prématuré.








L'univers mainstream où Archie est ado et hésitant est de nouveau la principale version disponible en kiosques.

 Edit: ou pas, puisqu'en 2015 et après 76 ans de bons et loyaux services la série d'origine succomba à l'épidémie du "On recommence tout en plus moderne avec un total reboot qui n'a rien à voir pour séduire de nouveaux lecteurs" à la Marvel et DC, écrit par Mark "je piétine la continuité de Superman et Spider-man" Waid.

Abandonnant notamment un graphisme caractéristique qui s'était presque préservé depuis les années 1950.
Et du coup, résolution? Aucune: Archie ne fait aucun choix dans le dernier numéro, circulez il n'y a plus rien à voir.



Je surnomme personnellement la "Véronica", une deuxième pointe de triangle qui là depuis presque aussi longtemps que l'autre. Je ne suis pas cliente du procédé mais c'est la version la plus légitime du triangle.


 Hélas, l' influence d' Archie se sera faite sentir aux États-Unis sur des histoires qui elles ne sont pas du ressort de la comédie lycéenne. Chez nos chers super-héros, pour ne citer que ceux-là et avec l'excuse initiale,  dans Spider-man, d'avoir dans les années 60 ou "âge d'argent des comics" des protagonistes effectivement adolescents. Spidey se retrouvait pris dans des triangles impliquant Betty Brant, Liz Allen, Gwen Stacy et Mary-Jane Watson (parfois aussi Black Cat pour ajouter à la confusion).  Les deux premières vont ensuite trouver le bonheur ailleurs, Gwen se faire assassiner, et MJ épouser Spider-man.



A la décharge de toutes celles-là, elles étaient déjà presque toutes là dès le début, sauf Black Cat.





Plus étrange, pendant le même âge d'argent, il était établi (dans Superboy) que Superman adolescent sortait à l'époque avec Lana Lang et dans le présent avec Lois Lane.



Parce qu'en plus elle cherchait à percer le secret de  son identité!




 Jusqu'à ce que les auteurs décident de faire revenir (principalement dans le titre Lois Lane, consacré à cette dernière) Lana dans la vie de Superman adulte pour servir de rivale, rejouant toujours et encore la dynamique Betty et Véronica.






S'agissant d'adultes, disons en étant gentille que les personnages n'en sortaient pas grandis, notamment les femmes dépeintes en harpies jalouses et obsessionnelles.


Non, Lana ne peut pas être contente pour eux, mais en est encore à souhaiter que leurs jumeaux soient les siens.




Et mauvaises perdantes dans les "récits imaginaires" où l'une ou l'autre était donnée "gagnante" selon l'humeur des scénaristes (généralement dans l'ordre suivant: Lana était épousée si Lois disparaissait).

...Voire les deux en même temps?



Dieu merci la fin de l'âge d'argent et de la publication Lois Lane verra la résolution dans le mariage de Lana avec  son autre ami de lycée, Pete Ross, et de Lois avec Superman dans les années 1990.








Cette dernière était de toute façon la première love interest depuis le numéro initial (donc pour le grand public, chronologiquement parlant) et généralement la seule pendant l'âge d'or (les années 40).

Première confrontation dans le premier numéro.


Le sous-titre du magazine Lois Lane, Superman's girlfriend (la copine de Superman) ne laissait guère planer de doute.

...Et surtout...Véronica il ne peut en fait pas y avoir, quand il y a une Lana! J'appelle "la Lana" une troisième pointe de triangle, mais qui surgit beaucoup plus tard. Pour d'autres, cette figure de style est le William, sur TV tropes c'est le Romantic False Lead, mais le principe est le même. Qui est: un(e) rival(e) amoureux/se débarque et chamboule un couple sinon établi, déjà bien engagé depuis une partie de l'histoire plus ou moins longue.

La Lana d'origine avait l'"excuse" d'avoir fait partie du passé de Superman (et encore, ça peut perturber provisoirement, mais rien n'oblige à remettre le couvert, et surtout, née 12 ans après Lois, tu parles de débarquer à postériori...). L'imposture peut s'envisager aussi (la méthode Martin Guerre) , surtout dans un univers où l'on peut  modifier son apparence. Dans les histoires à identités secrètes, le love interest peut parfois confondre la Lana avec la vraie identité secrète du héros(ine) avec qui elle ou il sort, même si le malentendu est souvent vite dissipé (à moins d'une Lana qui fait délibérément durer le suspens).



Et parfois la Lana est une méchante qui fait chanter le héros (Akemi dans Pink diary, ou Suzanne dans Candy- même si la pression vient plutôt de l'entourage) ou l'a hypnotisé (technique Vanessa dans La petite sirène).



Passe encore, dans ces cas-là. Mais sinon, si c'est juste le héros ou son love interest qui s'offre subitement une aventure en semblant avoir oublié l'existence de la personne à qui il/elle est déjà plus ou moins engagé: no way in hell, les enfants, c'est juste nul.



John Jameson junior dans Spider-man 2, Paolo dans Friends, Vixen dans La Ligue des Justiciers animée, Valérie et Gregor dans Danny Phantom, Charles dans Loulou de Montmartre, les Asami de La légende de Korra et Switch girl,  Dan dans Charmed, le Major Talbot dans Hulk, Gwen Grayson dans Sky High, et le Capitaine Parfait de Superman Returns sont des Lana (en version bête et méchante). Ah: et Cal passé le tome 8 de Tara Duncan.


Là depuis toujours certes mais au grand jamais perçu  en tant que love interest potentiel  pendant des années...fail.


Ne faites jamais ça chez vous, les enfants. Ce n'est pas mignon, de dépeindre la jalousie, et comment le couple officiel peut avoir encore confiance l'un envers l'autre  après ça?  La Lana comme "examen de passage", si le couple se remet ensemble après c'est qu'ils tiennent vraiment l'un à  l'autre ? Nope: des tas de choses peuvent éprouver les liens d'un OTP (autre que ça).

TV tropes prévient que la Lana est très dure à bien faire, et elle ne l'est généralement pas. Méchante? On se demande ce que le personnage qui sort avec lui trouve, et il/elle paraît n'avoir aucun goût. Neutre? Elle en devient ennuyeuse à périr, car moins développée que le vrai love interest. Gentille? Le protagoniste jaloux de lui ou d'elle passe pour un abruti possessif, et les tentatives de la Lana d'être amicale sont vouées à l'échec puisqu'elle empêche le/la héros/ine de connaître le bonheur avec son love interest.


Surtout qu'une fois que le couple a surmonté le souk qu'elle a semé: que faire d'elle? Peu de solutions à part devenir méchante (William dans Code Lyoko) ou l'avoir toujours été (Hans dans La reine des neiges), mourir (Vixen dans les comics qui font suite à  La Ligue des Justiciers), déménager (Lana Lang dans les années 1970 ou passé la saison 8 de Smallville), ou se trouver quelqu’un d'autre (comme la Lana du deuxième héros) tels Ginta et Arimi dans Marmelade Boy ou Edward et Nancy dans Il était une fois.


Les triangles amoureux sont  ennuyeux et prévisibles, parce qu'on se doute presque toujours de l'identité du gagnant(e) dès le début. Si le point de vue est celui du protagoniste hésitant, il y  aura souvent un ou une des deux love interests qu'elle ou il préféra au moins un peu plus dès le départ, ou en tout cas qui sera dépeint(e) de façon plus sympathique au public, donnant l'envie que ce(tte) dernier/ère soit choisi(e). Un autre bon indice, est qu'il s'agit neuf fois sur dix de la personne que le héros/ïne a rencontrée en premier (ou du moins que le spectateur a vue en premier)  ou connait depuis le plus longtemps.

Du "suspens" dans Max et Compagnie (Kimagure orange Road)? Allons donc! Non seulement Max (Kyôsuke) avait vu Sabrina (Madoka) en premier, mais Max préférait ouvertement celle-ci. Le vrai problème était de ménager la susceptibilité de l'amie de celle-ci, Paméla (Hikaru).





  Même dans  Archie qui a choisi l'irrésolution, dans les faits c'est Betty qui a le plus de soutien des fans puisque précisément c'est elle qui est dépeinte de cette manière plus sympathique.  




Quitte à être subjective il paraît en effet plus heureux avec Betty (blonde)...




La preuve, dans de récentes adaptations de contes de fées dans l'univers d'Archie, Betty est toujours la princesse titulaire tandis que le rôle de méchante reine ou sorcière tombait une fois sur deux sur Véronica.







Le/la  futur(e)  gagnant(e) est souvent, aussi, le personnage avec qui le protagoniste principal est fourré la plupart du temps (fait partie de sa classe, de son milieu de travail  ou de son groupe d'amis) . Cette règle peut être contournée, mais attention: comme vous ne vous serez pas servi  des indices habituels, le public pourra avoir la sensation que vous vous êtes moqué de lui.















Les fins respectives de de Naruto ou d' Harry Potter auront été  controversées sur ce point. Certes, Hermione a bel et bien fini avec l'un des garçons avec qui elle traînait le plus souvent, Ron, dans Harry Potter...Mais le récit était du point de vue du personnage titulaire et non d'Hermione ce qui brouillait les pistes. Heureusement que pour clarifier les choses Harry avait toujours été montré s'intéressant à d'autres filles (Cho, puis Ginny).






Par contre, Naruto aura été plus brutal, la love interest de ce dernier ayant été pendant longtemps sa coéquipière Sakura. Logique en quelque sorte.




Sauf que soudainement (sans qu'il ne se soit rien passé de significatif pendant les 15 années de publication de ce point de vue là) Naruto a reporté son intérêt sur Hinata devenue sa femme dans l'épilogue. Décision de longue date et mûrement réfléchie par Masashi Kishimoto (l'auteur) ou venue au fil du temps? L'emploi du temps infernal des mangakas fait hélas pencher pour la seconde solution. Kishimoto aurait voulu éviter d'être "cruel" envers Hinata selon l'explication officielle (en ce cas, il aurait suffi qu'elle aie son propre love interest...) mais les rumeurs parlent d'un ordre donné par l'éditeur, les deux personnages féminins étant de toute façon impopulaires (et la pauvre Sakura de se retrouver avec Sasuke qui a pourtant tenté de la tuer plus d'une fois, promouvant la violence domestique).



Si ce n'est peut-être qu' en Occident, Hinata était curieusement  populaire à l'étonnement de Kishimoto  qui la voyait comme ultra secondaire (elle est proéminente dans trois chapitres du manga sur 500). On prétend que Kishimoto, aussi, aurait voulu faire la fausse piste du siècle, mais là c'est tellement faux que personne ne l'a vu venir: mauvaise idée. En fait, j'ai entendu beaucoup d'explications (parfois contradictoires) sur le sujet, j'en déduis qu'il n' y a pas  eu de décision réfléchie et que depuis on cherche à rationaliser...

Dans le manga Video Girl Ai: Yota, le héros,  ne finit pas avec sa love interest initiale Moemi  mais la video girl du titre, paraît-il à la demande du lectorat et de l'éditeur.






Et quand le point de vue est celui d'un des deux personnages se battant pour le troisième? C'est encore plus simple: à moins d'être dans un univers très cynique, elle ou il va gagner. Et de plus, le/la rival(e) sera fréquemment le/la méchant(e) de service pour clarifier encore les choses.



Un triangle se termine en principe avec la fin de l'histoire...sauf que certaines, comme les comics américains, sont littéralement sans fin. Mais dans ce cas peu en dehors d'Archie laissent la question en suspens malgré des récits qui durent parfois depuis les années 1930.




A ce stade, y-en-t-il encore pour croire au potentiel du triangle amoureux malgré son faux suspens?

 ...Oui: en 2007, le directeur éditorial d'alors de Marvel , Joe Quesada, eut l'idée étrange d'effacer de la continuité le mariage de Spider-man/Peter Parker. Puis de rajeunir ce dernier et de lui envoyer toujours plus de nouvelles love interests dont l'une ayant les mêmes pouvoirs que lui et l'autre portant rien moins que le prénom de la fille de Quesada.(!)



Le but était-il de relancer l'intérêt pour le titre? Le contraire arriva: La seule chose qu'attendait le public était que la relation avec MJ, moitié du couple le plus connu de Marvel, reprenne. Voilà qui explique que rien n'aie changé pour elle et Peter dans les adaptations.  Verra-t-on  presser le bouton "reset" de la situation après le départ de Joe Quesada (le donneur d'ordre)?


"Renouvelez vos vœux" , le monde alternatif né de l'été 2015

Edit:


(finalement, il aura fallu attendre 2018 et un changement d'auteur)


DC comics avec son reboot de 2011 se sera pris les pieds dans le même tapis en décidant de faire redevenir célibataires et rajeunir les héros puis de les placer dans des triangles amoureux...Sans que leurs mariages respectifs n'aient pour autant disparu de la mémoire collective, appelant un nouveau relaunch pas plus tard qu'en 2016.




Parce que son issue  est souvent prévisible depuis le début, un triangle amoureux servira moins à inciter à s'accrocher à l'histoire qu'à agacer prodigieusement le public avec la présence d'un rival pas toujours fair-play... surtout quand elle ou il est une Lana qui surgit alors que le couple officiel commençait à se rapprocher!  Le triangle dessert aussi le réalisme et l'envie de croire à votre histoire. (Combien parmi vous sont certains que plusieurs personnes étaient amoureuses de vous en même temps, à moins d'être une célébrité?)



 Autre désavantage, l'impression que "votre monde est petit", avec un microcosme fermé de personnages qui ne peuvent trouver chaussure à leur pied que dans leur groupe si exigu soit-il. La planète, dans votre histoire, devrait être aussi vaste que la nôtre, et un nouveau protagoniste  approprié apparaître chaque fois qu'un personnage a besoin de se caser-soyez créatif.


Et je ne parle même pas des guerres de fans pour leur paire favorite qui peut les conduire  à ne plus s'intéresser au vrai sujet de l'histoire et à considérer littéralement celle-ci comme une compétition qu'ils vont éventuellement "gagner" comme un concours avec la victoire finale de leur couple préféré.

(Edit: je réalise qu'un(e) rivale(e), réel(le) ou imaginaire, a parfois une autre utilité que retarder la fin: induire une jalousie révélatrice chez le moins réceptif -jusqu'ici-des protagonistes, qui réalisera enfin que le personnage convoité(e) par la Lana n'est pas qu'un(e) bon(ne) copain/ine. Mais autrement? Oubliez).


Cas d'ecole dans Danny Fantôme



Mais alors, me direz-vous, la principale utilité d'un triangle amoureux est d'empêcher qu' une paire officielle ne se déclare l'un à l'autre, et que leur happy end n'arrive, trop prématurément. Que reste-il pour arriver à ce résultat?


Croyez-moi, tant de choses peuvent arriver à un couple et mettre un délai à leur bonheur en dehors des rivaux!  Le véto parental, avec des familles qui se détestent comme dans Roméo et Juliette. Des amis qui désapprouvent. Être chacun d'un côté différent de la loi façon gendarme et voleur (ou super-héros et super-vilain). Être chacun d'une religion, ethnie ou d'une espèce différente, comme d'un autre pays, voire d'une autre planète! Et d'espèces rivales par dessus le marché. Être l'un immortel, l'autre non. Etre maudit de naissance et ne pouvoir s'engager dans une relation. Une timidité maladive, d'un côté comme de l'autre. Plus simplement encore, que l'un des deux soit réticent à entrer dans une relations amoureuse pour des raisons personnelles...les possibilités sont quasi infinies. Des tas d'histoires très bien existent sans rivaux en amour à commencer par la plupart des Disney. (souvenez-vous, dans La Reine des neiges, le troisième larron était en réalité un manipulateur)


Le triangle amoureux n'est aujourd'hui intéressant et réellement utile que dans le cas où...il ne contient en réalité que deux personnes, grâce au principe de l'identité secrète. Il fait partie intégrante (et donne une partie de leur charme) des histoires de super-héros et de magical girls, où traditionnellement le ou la love interest ne prête initialement pas d'attention à l’identité civile du/de la héros/ïne, mais est rapidement attiré(e) par l'identité héroïque.


Oui, la fillette est aussi la magical girl de l'affiche. Non, il n'est pas près de le comprendre. (Creamy, merveilleuse Creamy.)

 Faire glisser l'attention du/de la love interest  vers la version civile du/de la héros/ïne, puis la révélation de ne faire qu'un avec  l'identité publique, sont autant de challenges rendant la relation intéressante.  C'est si mignon, que l'un des deux soit simplement "aveugle" à la personnalité cachée de l'autre...Plutôt, n'est-ce pas, qu'être une grosse manipulatrice/un gros macho immature jouant avec les cœurs de deux personnes innocentes?




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