dimanche 4 septembre 2016

Top 6 des acteurs ayant interprété Superman


(Annonce: Le ralentissement que vous avez constaté ici vient de ce que je transforme les articles en vidéo! Mais la reprise arrive comme vous pouvez le voir)





                                                                   (versions vidéos)






Ah, Superman. Le premier des super héros et encore l'un des plus célèbres. Certes tout le monde ne l'apprécie pas, le trouvant ennuyeux ou trop gentil, et préférant des antis héros plus sombres mais pour peu qu'on prenne la peine de le connaître vraiment, il n'a pas volé sa célébrité constante depuis 77 ans.






C'est un héros idéal à l'instar de Spider-man ou de Captain America, l'optimisme c'est donc son rayon. Pas étonnant de la part d'un héros créé à une époque de grande inquiétude pour l'humanité (juste avant la seconde guerre mondiale).






'"L'essentiel c'est que les gens croient à Superman; il leur redonne un peu d'espoir, la confiance en un monde plus juste. Ce qu'on attend d'un héros, c'est qu'il nous fasse rêver." dixit Lois dans Lois et Clark.



Sa longue histoire ne fut pas irréprochable, à commencer par l'âge d'argent plein d'idioties et de mauvais tours que se jouaient les personnages, y compris ceux censés être bons, et à l'époque Superman n'échappait pas à la règle, qu'on surnomme depuis la "Superdickery".




Justifiée en partie par le fait qu'alors, c'était son identité héroïque qui comptait le plus. Heureusement que depuis les scénaristes ont réalisé que la vraie identité est Clark-et non pas un déguisement;



   

"Superman, c'est ce que je peux être, Clark, c'est ce que je suis vraiment."dit-il, toujours dans Lois et Clark.


faisant depuis du personnage un modèle de gentil garçon sans zone d'ombres certes, mais sur qui on pourra toujours compter.


A noter que contrairement à une croyance populaire, il n'est pas ennuyeusement invincible, vu que son pire ennemi est un simple mortel :

pour peu qu'on dispose d'une technologie suffisamment avancée, des mêmes pouvoirs que lui, de magie ou même simplement de kryptonite, on peut représenter un challenge pour l'homme d'acier.



Ce dernier est loin d'être bête: il est juste, par contraste, moins intelligent que Batman, mais pas  stupide pour autant; je rappelle qu'il est journaliste d'investigation et a  bien souvent trouvé par lui-même la clé des énigmes auxquelles il est confronté.




Ce n'est pas non plus un chien du gouvernement, puisqu'il  s'est élevé contre les iniquités de celui-ci plus d'une fois à commencer par la période où Lex Luthor était président.



Et non, sa grande différence avec l'humain de base n'empêche pas l'identification du spectateur, bien au contraire. Joe Siegel et Jerry Shuster, les créateurs originaux, se sentaient sans doute proches de cet alien par le fait qu'ils étaient fils d'immigrés et donc eux aussi américains par adoption.



En outre, rappelons qu'il n'est Superman que la moitié du temps: son identité secrète de Clark Kent,  c'est non seulement un homme qui doit travailler pour payer son loyer comme tout un chacun, mais disons-le aussi, un nerd.



Bien avant Peter Parker, Clark permettait déjà l'identification du gars timide à lunettes n'osant pas  séduire la fille de ses rêves et souhaitant qu'elle le connaisse comme un alter ego bien plus exceptionnel.



Dans son cas, bien sûr, il doit jouer les trouillards pour préserver son secret, et non pas parce qu'il caricature les humains qu'il méprise, n'en déplaise à David Carradine dans Kill Bill. Bien au contraire, l'affection de Superman pour les pauvres mortels que nous sommes n'est plus à démontrer.




Il pourrait se servir de ses dons pour nous tyranniser? Certes, il a des congénères qui ne s'en priveraient pas...mais pas lui. Son attachement à des terriens divers qui forment son entourage immédiat le  justifie et le symbolise à merveille.  Superman doit une grande partie de son intérêt à ce casting trois étoiles qui l'entoure  depuis longtemps et sans lequel il serait bien seul.




J'y reviendrais, mais pour le moment, voyons le casting, donc, de ceux qui ont eu la lourde tâche d'incarner cet lueur d'espoir dans l'obscurité qui défend la vérité, la justice et le rêve américain.



D'abord j'exclus les comédiens de doublage des dessins animés, ce n'est pas tout à fait le même genre de travail, même si évidemment certains sont très bons.



 En français, notamment, Emmanuel  Jacomy (la Bête et Tarzan, pour Disney) est l'une des voix les plus récurrentes pour le personnage, et si adéquate, qu'il y  a une sensation de manque en son absence.





De même, je ne pourrais évoquer les performances de Kirk Alyn et George Reeves, les comédiens ayant interprété le rôle dans les serials des années 40 et 50.





Je n'ai en effet presque rien vu des dits serials, restés inédits (si ce n'est sur Canal + pour le second, mais je n'y avais alors pas accès!) de ce côté de l'atlantique et dont on trouve que de courts extraits Youtube en VO pure: difficile de se prononcer dans ces conditions. Je dirais juste que Kirk Alyn me paraît physiquement plus ressemblant mais George Reeves sera le visage du personnage jusqu'en 1978 pour le public, pas rien donc. Si je devais classer Reeves je le placerais au même niveau que le troisième de la liste.

Je ne jugerais pas non plus de la performance de Tyler Hoechlin dans la série Supergirl (2015, et même si on la dit pas si mal) : je ne regarde les œuvres qu'une fois achevées pour détecter les éventuels relâchements dans le jeu d'acteur, et celle-ci n'est pas finie actuellement.

Et puis il y a ces performances dont on ne pourra jamais juger car elles n'ont pas eu lieu, à savoir dans le film Superman lives que Tim Burton aurait dû tourner en 1997 et qui fut annulé.




Nicolas Cage devait tenir le rôle, mais comment dire...Je pense que je n'aurais été pas convaincue, d'abord parce qu'il aurait dû porter un costume qui ne ressemblait en rien à l'original,





et ensuite parce qu'il semble bien qu'on lui aurait fait porter l'infâme mulet dont le personnage était affublé entre 1994 et 1996 dans les comics.




Mais surtout, parce  que la ressemblance physique est loin d'être fulgurante, à en juger par les quelques photographies de pré production  qui nous sont parvenues.




 Disons que Nicolas Cage reste plus convaincant en Big Daddy de Kick Ass. Ou en Ghost Rid...heu non, n'exagérons rien.





Commençons donc ce top 6 qui est bel et bien un top et pas une liste, c'est à dire qu'il représente bien une progression croissante, du pire, au meilleur.





6: Henry Cavill dans l'Univers étendu DC comics (depuis 2013)








Alors comment dire...Je ne reprocherais pas à ce comédien ce dont on lui tient rigueur d'habitude, à savoir être britannique. Souvenez-vous, Superman lui-même est extraterrestre et donc pas américain de naissance lui non plus si ce n’est par adoption.





Je pense même que physiquement c'est plutôt ça, grand, cheveux sombres et yeux clairs, le minimum syndical est respecté. Je ne lui reprocherais même pas d'être mauvais acteur, ses autres rôles donnent à penser que ce n'est pas le cas.

 Quoique ?

Vous voyez la scène de Toys où Robin Willams hurle "Je ne vous laisserais pas détruire l'oeuvre de mon papa !" Similairement dans le premier film Cavill beugle qu'il ne fallait pas toucher à sa môman…le rapprochement s'étant fait dans mon esprit, j'ai explosé de rire!


...Sauf qu’apparemment, ce n’était pas censé être drôle ?


Henry Cavill se débrouillait bien dans Immortels par exemple mais son rôle c'est Thésée, le Batman antique qui compte sur sa cervelle, alors que d'habitude Superman est à juste titre plutôt comparé à Hercule.




Le vrai problème de Cavill  c’est qu'il ne sait pas jouer Superman en tout cas, bien qu'étant apparemment apprécié du grand public dans le rôle, car Man of Steel est le film Superman le plus rentable à ce jour.



Déjà,  en 2011, j'aurais dû me méfier de la déclaration de Zack Snyder dans le magazine Geek. Il disait comment il avait choisi Cavill, sur la base de son apparence dans le costume: "Personne n’a ri. D'habitude tout le monde se marre, même si ce sont de grands acteurs."


 J'espérais naïvement à l'époque que personne n'avait ri car l'acteur avait dégagé une certaine impression de majesté. La vérité, hélas, tenait plutôt au fait qu'Henry Cavill et son tirage de tronche perpétuel plomberaient même une journée d'anniversaire à Disneyland.


Il paraît aussi que Cavill avait déjà raté le casting de Superman avant-sur Superman Returns, où les directeurs s'étaient manifestement montrés plus perspicaces.

Zack Snyder, cela étant dit, semble très mal comprendre le personnage, et le scénariste aussi , pour ne pas arranger les choses.



 David Goyer, scénariste de Man of Steel et de Batman vs Superman, méprise les comics et leurs fans de notoriété publique, n'ayant pas hésité à affirmer que Miss Hulk existe juste pour que Hulk puisse se la faire. Problème, ils sont cousins, et Hulk s'accommode fort bien d'une copine humaine, ce que David Goyer semble  ignorer.

Et puis Miss Hulk est formidable en elle-même, accessoirement...









Goyer aurait aussi affirmé aussi en pleine convention que ceux qui savent qui est le Martian Manhunter , doivent encore être vierges.




Ok, alors moi par exemple, je sais qui c'est mais grâce au dessin animé de la Ligue des Justiciers des années 2000, et non pas parce que je suis une boutonneuse qui vit dans le sous-sol de ses parents.


Snyder comme Goyer semblent avoir un sérieux problème avec Superman, de toute façon; Zack Snyder ayant déjà affirmé, selon les interviews, soit qu'il n'aime  pas le personnage, soit qu'il le trouve ennuyeux, le résultat étant qu'il ne le comprend manifestement pas.



Témoin de cette indifférence, les manquements de Man of Steel  à la plupart des  passages obligés des films et séries live de Superman depuis 1978. Par exemple l'absence de la musique en fanfare de John Williams ou tout du moins une variante.







(variante rock and roll dans Superboy, mais le début y ressemble néanmoins)












(Même  dans la série d'animation de 1941 et le serial de 1948, il y avait une ressemblance! Source d'inspiration?)

  Mais comme signalé  dans le sketch Man of Steel  du Nostalgia Critic, ce film a  le même thème (et le même compositeur) que The Dark Knight en plus lent.




                                                                           (à 47')

Batman s’accommode bien de cordes stressantes et d'inquiétantes chorales (oui, je préfère la version Danny Elfman) mais sur Superman c'est de la dissonance sonore, tout comme on imagine Deadpool que sur du rap,  Superman s'annonce en fanfare, point.

Egalement, les films de Snyder ne s’embarrassent pas de la présence de comédiens ayant joué auparavant dans une autre production Superman et non, Amy Adams ne compte pas, car son rôle de kryptomonstre dans un épisode de Smallville était trop peu significatif pour peser dans la balance quand elle fut engagée pour être Lois Lane -rôle dont les directeurs de casting ne souvenaient d'ailleurs pas.  Sans oublier qu’Amy Adams sera aussi l'une des seules Lois à ne pas poser dans la cape de Superman, si ce n'est dans des montages photographiques.



Mais le duo Snyder et  Goyer avait fait du bon boulot sur Batman dans la trilogie à succès du Dark Knight et Snyder seul sur Watchmen, conduisant la Warner bros à leur proposer d'adapter Superman aussi-comme, fut un temps, ils avaient envisagé de le faire avec Tim Burton en 1997, déjà réalisateur de Batman.

Et sans doute parce qu’aujourd’hui tout le monde ou presque tend à préférer Batman, la conclusion  de la Warner fut que Superman devait lui ressembler davantage. Mauvaise idée!


 Au contraire, heureusement, que Superman n'est pas Batman; c'est ce qui fait son charme et si on veut du Batman, ben on regarde du Batman, pas du Superman, ça me semble logique.



Mais apparemment pas pour la Warner.




En conséquence, la photographie est grise, le costume d'habitude éclatant est excessivement sombre, et blasphème, n'a pas le fameux slip, tendance moderniste s'il en est que je ne comprendrais jamais.




Je veux dire, loin d'être ridicule ce fut un jour la norme pour tous les super héros et provient de la source d'inspiration du costume original de Superman: l'hercule de foire.


Même Batman en portait un!

Et puis surtout,  Henry Cavill passe son temps à faire la tête d'un bout à l'autre de ces films. Le pire, c'est qu'il est parfaitement capable de sourire si j'en crois les photos de lui hors scène.



 Mais dans les films, on croirait presque voir une version mâle de Kirsten Stewart.



 J'imagine volontiers Zack Snyder donner ses directives de la sorte: "C'est ça coco, tire la tronche, ne souris surtout pas, ce n'est pas comme si tu jouais un héros optimiste. N'oublie pas qu'on est dans Batman..." On jurerait qu'ils se sont tous trompés de plateau en effet...

Est-ce que c'est parce que Snyder est absolument incapable de faire un super héros autrement? Peut-être, et c'est peut-être ce qu'on lui a demandé de toute façon. Seul petit problème: le résultat n'est pas Superman.  Superman n'est pas sombre et sérieux, lui et je me demande si ce changement drastique n'est pas juste destiné à ceux qui n'aiment pas le personnage. Mais si de base, vous l'appréciez tel qu'il est, c'est à dire bon enfant qu'on le veuille ou non, un mot: aïe.



Et si ce n'était qu'un problème d'apparence et d'expression! Seulement voilà, il  y a aussi le scénario. Du coup, il  y a ce système d'errance et de flash-backs pour les montrer . Ce Clark-là passe les trois quarts du film à errer, donc, avec une barbe de clochard pour se trouver...


On est assez loin de l'héroïsme...Et quand il s'y met, le film est réalisé par Zack Snyder, grand fan devant l'éternel d'action soutenue. Par conséquent, dans sa lutte contre Zod, ce Superman détruit presque complètement Métropolis, donc difficile de voir un lui un héros au sens propre du terme.

Dans Suicide Squad, Amanda Waller définit Superman comme "la torche dans l'obscurité qui a fait sortir les rats de l'ombre". C'est en effet ce à quoi correspond le personnage traditionnel. Mais la version Henry Cavill...est-on bien sûr qu'on parle du même?


Déjà, il y a l'infâme scène de tordage de cou de Zod. Certes en 1980 ce même personnage mourrait probablement après avoir été balancé mais justement: son décès, on n' en était pas sûr. Là aucune ambiguïté sur le fait que ce Superman tue (violemment) alors que l'original a une règle de "Je ne tue pas" et la seule fois où il a dû y contrevenir à la fin de l'ère de l'âge d'argent, le Superman d'alors s'est puni en se privant volontairement de ses pouvoirs.



Dès sa jeunesse, Superman selon Henry Cavill faisait preuve d'un esprit plutôt vindicatif, n'hésitant pas à embrocher un camion (soit dit en passant l'outil de travail de son propriétaire) juste parce qu'il s'est disputé avec le routier. Certes Tom Welling dans Smallville déplaçait la voiture de son rival sur une pile d'autres véhicules  ou Christopher Reeve revenait se battre avec la brute qui l'avait blessé alors qu'il n'avait plus de pouvoirs. Mais, vous en conviendrez, déplacer un véhicule ce n'est pas le rendre hors d'usage, et Reeve tenait à rembourser les dégâts: on garde un côté nice guy ici totalement absent.










En fait, Batman vs Superman donne dans la surenchère avec cette histoire de futur possible (ou cauchemar?) où Superman devient bien entendu tyrannique et dangereux pour l'humanité, un scénario vu, revu,  et re-revu dans Injustice les dieux sont parmi nous, Un monde meilleur, Qu'est devenue Métropolis, JLaxis, Red Son, Reign of the Supermen, The dark knight, Animal man, etc...

















Tout ceci ne concerne que le côté héroïque, mais il y  a peu de choses à dire sur le civil. En effet, Clark ne décide d'endosser une identité secrète qu'à la toute fin du premier film et est vu avec ses lunettes (et au Planet) moins de trente secondes. Et dans le deuxième film? Bof, c'est plus une intro à la Ligue des Justiciers, donc pour Superman il n'est plus guère le temps (il n'a que 43 répliques!). Sa réelle utilité étant être le punching ball de Batman parce que le f*cking Batman, comment qu'il est trop mieux que lui. Il ne lui arrive rien à part prendre un procès aux fesses pour dégâts (quand même) et crever dans l'indifférence générale.

Messieurs -dames, votre héros.


Ajoutez-y le fait que le premier film ne s'appelle pas Superman, et que personne ne prononce ce nom, ou en tout cas se fait promptement interrompre avant d'avoir pu le dire, comme si c'était un gros mot et qu'on ne pouvait pas l'assumer. Et bien si la suite ne s'était pas appelée Batman vs Superman, c'aurait été pour moi la clé de l'énigme : ce type là ce n'est tout simplement pas Superman, le film ne peut manifestement tourner qu'autour de Faitlatêteman.

Juré: je ne suis pas la seule à le penser! (source Cracked)


Quand ce n'est pas pire bien sûr, je cherche toujours comment me javelliser la tête de la vision d'horreur de Superman debout sur des tas de crânes là où je me serais plutôt attendue à voir le Punisher ou Spawn. Je sais bien que ce n'est pas Deadpool non plus mais il faut un minimum de zone grise.



Et ce n'est pas les allusions messianiques d'une subtilité d'enclume qui me rendront plus sympathique. Moi aussi j'ai vu le rapport, trouvé tel Moïse dans les buissons-encore que Man of Steel est le seul film où cette scène manque-


 mais un Messie aussi violent, je crois que je lui dirais que je n'ai aucune envie d'être sauvée par lui. En un mot comme en cent, Cavill a raté l'audition de Superman Returns au profit de Brandan Routh sept ans plus tôt, et on comprend pourquoi.

Dans le film, le rôle est aussi tenu par Cooper Timberline, étant enfant, et  Dylan Sprayberry en tant qu'adolescent. Je ne serais pas trop dure avec l'enfant, qui fait de son mieux. L'idée de la longue adaptation des sens est certes étrange et  faite pour assombrir le scénario, mais cet enfant encore héroïque donc, n'est pas trop mal.



Dylan Sprayberry est en revanche une vraie tête à claques dans la plupart des scènes où il apparaît. Et quand Cavill prend le relais, c'est le pompon, notamment parce qu'il est assez ingrat pour oser sortir à Jonathan Kent la phrase cliché de l'ado adopté bougon et en crise: "T'es pas mon père!"





On n’échappe pas au cliché suivant attaché à cette phrase déjà cliché par la suite. Messieurs-dames les orphelins de fiction, retenez le une bonne fois pour toutes: dire cette phrase à l'homme qui vous a élevé, c'est l'exposer à une mort certaine, qui ne manque pas d'arriver entre trente secondes et quelques heures.



Et pour couronner le tout Dylan Sprayberry regarde passivement mourir son père adoptif alors que cette version est la seule où il aurait pu y faire quelque chose...

Je déplore plus que tout qu’avec deux autres films en préparation non seulement Henry Cavill risque d’être le comédien ayant interprété le plus souvent le rôle au cinéma, mais en plus il sera le visage officiel de ce héros pour les générations à venir. Ces dernières ne connaîtront pas ce personnage pour lui-même, et qui est attachant en lui-même,  mais le verront tel que ses détracteurs le voient puisque ce sont eux qui l’ont façonné de la sorte.

Les autres  acteurs de Superman ont tendance à désapprouver cette version d’ailleurs: Dean Cain n'a pas trouvé ça drôle du tout, et Brandon Routh  a toujours plutôt eu Christopher Reeve pour modèle: "La qualité charmante, positive à propos de Superman, est cette qualité inspirante qui nous permet de voir le bon côté de l'humanité, et de se voir s'y refléter: cette grandeur qui se reflète en chacun de nous. C'est ce côté de Superman que j'aime le plus voir."

En fait, Cavill en personne reconnaît qu'il ne faut pas le jouer comme ça! Il y a un problème en effet...


Superman selon Henry Cavill, vous l'avez peut être apprécié, mais sans doute parce que de base vous préférez Batman ou que  vous ne le connaissez pas du tout, de même que Poison Ivy dans Batman et Robin était passée comme une lettre à la poste pour moi en raison de mon ignorance sur le sujet.


Mais quand j’ai creusé un peu, j’ai compris l’indignation des fans, comme on dit.


 Le rôle qu'on a attribué à cette version de Superman  ne devrait -il pas être plutôt tenu par Spawn, le Punisher ou même Batman?



 Personnellement, je suis d'accord avec le "moins de broie du noir, plus d'espoir" concernant Superman.



5: John Haymes Newton et Gerard Christopher  dans Superboy (1988 -1992)





Deux acteurs, car John Haymes Newton tint le rôle-titre dans la première saison de la série Superboy , et Gerard Christopher  dans les saisons suivantes, les producteurs sceptiques avec le premier casting l'ayant changé.

Mais aucun n'est foncièrement meilleur que l'autre. Certes, le personnage respecte les fondamentaux de Superman mais comme le suggère le titre, il n'est pas vraiment Superman.

Superboy, ou Superman encore adolescent,  est un cas particulier au départ car créé par DC Comics pour avoir un personnage de Superman non créé par Joe Siegel et Jerry Shuster et ainsi ne pas leur reverser de royalties, mais de qui se moque-t-on?



Le personnage fut populaire dans les années 1950 et 1960, mais est suffisamment tombé en désuétude  pour que le nom évoque avant tout un jeune clone de l'original aujourd'hui.



En fait quand la série télé fut lancée en 1988, le Superboy ancienne formule avait déjà disparu de la continuité officielle depuis 3 ans.


La principale motivation des producteurs, les mêmes que ceux des films des années 1980,  était tout simplement de créer une série qui ne nécessiterait pas d'engager Christopher Reeve, donc une version plus jeune.

Et bien, physiquement, l'un comme l'autre se valent : la ressemblance n'est pas mal, mais les costumes font un peu plastique au niveau des éléments qui en sont fait. Mais il s'agit de la télévision, donc ça ne pouvait pas être autrement.



Niveau scénario, et bien...c'était kitsch, avec des jeunes acteurs pas toujours convaincants, mais surtout...


Il s'agit de Superman jeune, et comme quand on raconte l'histoire du chien de Superman, disons qu'à cette période le récit est bien moins épique.



Il peut y avoir les mêmes méchants, mais le problème vient des alliés : à cette époque il ne peut y avoir ni Lois, ni Jimmy, ni Perry... En outre, plutôt que de réemployer le personnage de Pete Ross, ami de Clark que l'on trouve dans le comics d'origine et dans Smallville,




la série invente successivement les personnages inconnus pour les spectateurs de TJ et Andy.





Avoir Superman, ou plutôt Superboy, c'est déjà beaucoup, mais ça ne suffit pas longtemps s'il est sans son casting d'origine.

Ajoutons-y le fait que si John et Gerard jouent une version de Clark à lunettes, la façon d'être et d'agir n'est pas très différente de Superboy, à se demander pourquoi personne ne le reconnait.



Alors certes, ces comédiens n'ont pas transformé Superman en sa propre antithèse, eux,  mais ne l'ont pas non plus transcendé. Suivant!


4: Brandon Routh dans Superman Returns (2006)




C'est plutôt un bon, Brandon. Plutôt ressemblant à un détail près, les yeux marron.


J'insiste, ses lentilles bleues ça ne se voit pas.



Mais sinon, belle gueule, grand et fort, tout y est. Il a foi en le personnage, on l'a vu. Il est même le dernier en live à assumer le vrai costume, (et parfois la boucle de cheveux) slip compris, même si les coloris sont déjà grisâtres, années 2000 oblige, mais rien que pour ça il mériterait un standing ovation.



Superman Returns est un film sensé être dans la continuité directe de Superman I et II, les films de 1978 et 1980, ignorant les deux mauvaises suites de 1983 et 1987, donc génial. Et de fait, Brandon Routh réussit très bien à prendre la suite crédible de Christopher Reeve. La preuve? J'ai vu Brandon Routh dans un court rôle au début d'un autre film, et au départ, je me suis dit, cette tête me dit quelque chose, est ce que c'est Christopher Reeve?


Avant de réaliser que le film était trop récent. Renseignement pris, le rôle était de Brandon Routh, et s'il me donne cette impression c'est que question  de faire penser à Christopher Reeve, c'est plutôt réussi.

Mais pour respecter l'essence du personnage aussi. En Superman il sauve les gens des incendies ou des accidents d'avion, fracasse une voiture comme sur la couverture de son premier numéro, le tout au son de la fanfare de John Williams.


 En tant que Clark, c'est le dernier à assumer en live d'être un alter ego maladroit. Durant les âges d'or et d'argent, (années 1940 à 1960) pour éviter d'être reconnu Clark feint d'être trouillard et timide (parfois maladroit dans des proportions épiques) dans son identité secrète. Ça marche plutôt bien comme on le sait, mais à priori  difficile de s'attacher à un tel homme s'il est le focus de l'histoire.



Dans les années 1980, après qu'il ait été décidé que la personnalité Clark serait la personnalité principale, on le rendit plus badass pour le rendre plus intéressant.




Donc, quel est le mieux, Clark le presque normal ou l'empoté?


Il y  a deux écoles, et je ne suis pas vraiment décidée entre les deux. Mais la version maladroite de Brandon Routh est plutôt attachante, justement.


 Même le comédien adolescent qu'on voit dans un flash-back au début du film, (Stephen Bender) quand Clark apprend à voler, est plutôt convaincant; on partage son enthousiasme à découvrir ce pouvoir. Et à l'époque il porte déjà des lunettes, un hommage lointain à Superboy, justement?



Bryan Singer, contrairement à Zack Snyder, est un fanboy, en tout cas des films des années 1980.

Ca se voit: Même musique, même visuels, génériques identiques, et quelques gags mythologiques ("C'est un oiseau? C'est un avion?" ou la tirade de Superman sur la sécurité aérienne reprise du film de 1978).

 Moi aussi j'adore ces films (en tout cas les deux premiers) alors pourquoi Brandon Routh n'est pas plus haut dans la liste? Parce qu'apparemment, un auteur fanboy peut paradoxalement être aussi préjudiciable qu'un auteur qui n'aime pas son sujet, on a la preuve. Le mieux ça reste peut être l'entre-deux, comme lorsque un scénariste ne connait pas vraiment son sujet ?

...Je voulais dire, qui ne connait pas son sujet et qui décide de coller aux fondamentaux, pas comme ici donc.


  C’est ce qu’a fait Bryan Singer quand il a dirigé le premier X-men, des personnages dont il n’était pas familier, et c'était réussi; la raison pour laquelle on lui a demandé de diriger ce Superman...où son enthousiasme a bien au contraire  dirigé le film dans le mur.



Brandon Routh est du coup hélas  le seul élément réussi, avec quelques personnages secondaires comme Martha, Jimmy, ou Perry, pas mauvais, mais vus trop brièvement.



Les autres personnages secondaires, au rôle important, sont hélas soit trop effacés, soit en font des caisses, et je suis désolée mais Superman sans son supporting cast habituel est bien seul, même s'il est l'essentiel.




Du coup, Brandon Routh est plombé par l'entourage, hélas. Et puis, il y a le scénario: d'abord, je ne suis pas fan de l'humour très théâtral et cartoonesque de Superman Returns, même si les films DC actuels manquent cruellement de légèreté. Mais on peut faire un bon entre deux, voir les films de 1978 et 1980 pour référence.



Mais surtout, d'abord, Superman est méchamment maltraité par l'histoire qui fait de lui le super cocu de l'année. Il revient sur terre après cinq ans d'absence passées à vérifier si Krypton a bien disparu, et hop: il trouve Lois fiancée avec un enfant qui dit qu'elle n'a pas besoin de Superman.





Je refuse de croire qu’en pareil cas, Superman ne se battrait pas pour ce qui lui revient de droit et la laisserait filer, et c’est pourtant exactement ce qu’il fait.












Le garçon, Jason,  se révèle en réalité être de Superman, qui semble l'avoir compris, mais la fin ne résout pas ce souci: rien ne change, Superman s'envole en disant juste qu'il passera les voir de temps en temps! J'imagine qu'une suite était prévue, mais il n' y en a pas eu, et alors, on a mal pour cette version de Superman. Surtout qu'à l'époque de la sortie du film (2006), Superman version comics était heureux en ménage avec Lois depuis plus de dix ans donc contrairement aux deux premiers films: pas d'excuses sur ce point.



 En outre comme je l'ai dit, Superman n'est pas bête. Problème: pour peu qu'on réfléchisse au scénario...il semble l'être dans ce film, et c'est embarrassant. Car Superman Returns est censé prendre la suite de Superman II en 1980, c'est même certain puisque l'intro ne raconte pas l'histoire d'origine et qu'on devine que Jason a été conçu au cours de la nuit passée par Lois et Clark dans  la forteresse de solitude.



 Petit souci, à la fin de Superman II, ce dernier promet au président des Etats-Unis de ne plus jamais s'éloigner longtemps. On comprend pourquoi : deux jours dans la forteresse de solitude et il a manqué l'invasion de la terre par Zod et ses complices qui aurait pu être très grave.


Et après avoir fait cette promesse, Superman, qui affirme en outre qu'il ne  ment jamais, s'en va pendant cinq  ans?



Vous me direz, peut-être, qu'il a attendu un temps raisonnable, histoire de s'assurer que rien de mal ne pointait à l'horizon? Non, même pas: il est certain qu'il est parti moins de quatre à six semaines après l'histoire avec Zod, soit seulement un mois!

Comment le sait-on? C’est simple, Lois était alors censée être enceinte, et ce détail ne peut échapper à une super ouïe après quatre semaines, période où le cœur d'un fœtus se met à battre.



Donc...Superman est bien parti au bout d'un temps ridiculement court dans un espoir hypothétique sans prendre le temps de dire au revoir ni s'expliquer sous prétexte que c'est trop difficile? Même s'il ne méritait pas l'accueil pour le moins dur qui lui a été fait, disons que je comprends un peu qu'on soit légèrement fâché après lui.

Le scénario n'a donc vraiment pas aidé: Brandon Routh  joue bien et est convaincant dans sa fidélité au personnage d'origine mais à l'impossible nul n'est tenu, en l'occurrence surpasser  un casting et un scénario qui ne l'ont vraiment pas mis en valeur. Désolée Brandon!



3:Dean Cain dans Lois et Clark (1993 à 1997)








L'histoire de Superman a tout d'une mythologie, et peut être racontée sous différents angles, faisant par exemple focus sur sa jeunesse ou sur le point de vue d'un personnage secondaire.






 Mais on peut aussi choisir de s'attarder sur son alter ego civil, ce que faisait déjà  le serial des années 50.




Pour d'évidentes raisons budgétaires, il était plus simple de montrer Superman ne livrant pas un combat titanesque contre un ennemi surpuissant, mais arrivant tout simplement à la fin pour coffrer les fauteurs de troubles,  généralement sans trop d'efforts. D'ici là, l'essentiel de l'épisode faisait focus sur Clark menant l'enquête de façon très humaine et cette facette du personnage avait était rendue par conséquent plus sérieuse.



A la même époque dans le comics, Clark n'apparaissait qu'en coup de vent au détour d'une case.


Le reste du temps,  il portait son costume de Superman en toutes circonstances, fut-ce à son mariage,ou se détendant à la maison, et avec les membres de sa petite famille vêtue de la sorte en permanence.





Mais le Clark plus présent du serial finira par influencer les scénaristes d'après la Crisis on infinite earth de 1986, qui effacera les réalités précédentes.



 L'histoire des héros DC sera de nouveau racontée depuis le début et leur vie privée aura beaucoup plus d'importance. John Byrne scénarisera un Superman qui n a jamais été Superboy, mais qui est un Clark plus présent et au comportement plus sérieux, inspiré paraît- il de celui du serial.




Lois et Clark est l'une des premières adaptations  à utiliser cette version du personnage, avec le Clark crédible qui enquête comme dans les années 1950 (On le retrouvera aussi dans la série L'ange de Métropolis). En outre, depuis Clair de lune, les comédies romantiques au bureau sont à la mode au début des années 1990.





Parallèlement, à cette époque, le marché des comics s'effondre pour ne plus vraiment s'en relever. Plus question dorénavant d'agiter devant le lectorat la carotte du mariage éventuel  de Superman et Lois, pour le fidéliser. Les lecteurs étaient devenus rares de toute façon, et on connaît désormais mieux les personnages par les adaptations.

Du coup, en 1991, non seulement il est devenu possible de mettre Lois définitivement au courant du secret de la double identité, mais cette année le mariage est finalement lancé.




Il n'aboutira que 5 ans après pour arriver simultanément dans le comics et la série.




Il faudra notamment gagner du temps avec l'arc de la mort de Superman dans le comics .




 Quoi qu'il en soit, un événement si majeur et si personnel ne pouvait qu' aboutir à une série faisant cette fois focus sur la vie privée de notre héros.

Gerard Christopher  sera de nouveau envisagé un moment avant que Kevin Sorbo et Dean Cain n'arrivent à être les deux derniers choix des directeurs de casting.


Pour peu qu' il aie pris la peine de changer de coiffure, Kevin Sorbo aurait pu être convaincant. Après tout le physique y est et son rôle le plus connu , Hercule, est bien comme dit plus tôt le héros antique ancêtre de Superman.


Alors pourquoi a- t- on choisi Dean Cain ? La directrice de casting se justifiera en disant que Cain étant à un quart japonais-et ça se voit - , il a une apparence insolite, qui permettrait de croire sans problème que ce gars là est alien.



Mouais... non seulement cela l' affecte du même problème que Brandon Routh- il a les yeux marron- mais pour le reste, il ressemble encore moins. La musculature est bien là, mais sinon, et bien pour commencer et malgré que ce ne soit pas le cas, cet acteur m'a toujours semblé petit. Son costume a  bien le slip mais budget de télévision oblige, il est plutôt criard. En conséquence, j'ai toujours eu l'impression d'un cosplayer plutôt que de Superman à proprement parler.




Enfin le pauvre s'est involontairement rendu responsable du mulet des années 90 puisque lui-même en avait un dans le pilote, que les artistes se sont empressés de copier. Heureusement dans le cas de Cain ce faux pas avait disparu dès le deuxième épisode.



Oserais-je le dire, Dean Cain est le Superman qui ressemble physiquement le moins à l'original. Mais: il reste un bon Superman. Ce qui étaient les faiblesses de Brandon Routh sont ses forces et vice-versa.

Le scénario et les personnages qui l'entourent sont ici béton, mettant son travail en valeur.
Lois et Clark était une série très particulière en ce que pour la première fois, une adaptation de Superman n'avait pas ce nom pour titre principal, mais dans le sous-titre. Le titre principal est bien sûr un jeu de mots sur les explorateurs Lewis et Clark, mais quand même: c'est la première fois aussi que le prénom "civil" est utilisé dans ce titre. Autrement dit on sent cette fois ce sera une histoire plus intimiste.



La série est une comédie romantique d'investigations-du style alors à la mode donc- où le fantastique se produit occasionnellement. C'est la personnalité civile de Superman qui est mise en avant et par conséquent, il n'a jamais semblé si terre à terre qu'ici, ce qui le rend proche du spectateur...et qui fait que cette version m'a plu, entre autres choses.






(Si terre à terre que le globe du Daily Planet se rapproche du sol,  passant du toit à la porte)

Visuellement, on est allé jusqu'à inverser les coiffures traditionnelles, cheveux tombants chez Clark Kent et plaqués pour Superman, ce qui me permet d'énoncer cet ahurissant paradoxe: ici c'est Clark le plus séduisant des deux!





C'est voulu sans doute, puisque c'est la personnalité qui compte le plus. En conséquence, Clark se comporte de la même façon dans ses deux personnages, ce qui casse légèrement la suspension d'incrédulité: comment se fait-il que personne ne fasse le rapprochement?

Mais, il y a un avantage à le voir travailler, chercher qui est le coupable, passer du temps chez lui ou avec son entourage humain: de quoi démontrer que ce n'est pas juste un héros trop parfait pour être crédible et qui peut susciter identification.



Le revers de la médaille est que certains détails de la mythologie de Superman seront laissés de côté, ceux qui penchant du côté du fantastique pur, comme certains ennemis (la série est une des seules adaptations où Brainiac n'apparaît pas par exemple).



Ou bien les détails propres aux origines extraterrestres du héros, qui pre-crisis avaient le plus d'importance; là, c'est l'inverse, la série est l'une des rares qui ne commence pas avec l'atterrissage de Superman sur terre.




Il faudra attendre un épisode se déroulant dans le passé pour le voir, et un autre épisode confrontant Clark à une sphère venue de Krypton pour que celui -ci sache d'où il vient et qui sont ses géniteurs.



 Seul un arc entre les saisons trois et quatre le confronteront sérieusement aux dites origines via des congénères survivants;


mais pour le reste la partie terrienne prime au point que cette version est l'une des seules sans forteresse de solitude même si c'est sûrement aussi pour raisons budgétaires.





En guise de clin d’œil, il s’avérera que la cabane d'enfant dans les arbres de Clark s'appelle ainsi. La seule fois où il ira bien au pôle nord sera pour y pousser le cri de "l'ultime souffrance" (TM) à la fin de l'épisode 21 de la saison 01.

"Son grand amour en épouse un autre ce soir! Qui d'autre pourrait ressentir l'ultime souffrance?" dixit Montoya dans Princess Bride.



Au lieu de taper la discute avec des hologrammes de Jor-El et Lara, Clark a ici plus l’habitude de parler de ses problèmes avec ses parents adoptifs, tous deux en vie selon une conception elle aussi héritée de la post crisis. Et ce n'est pas plus mal: eux savent comment appréhender les problèmes bien terriens.



Mais surtout, en adéquation avec les comics, ce Clark là sera le premier à épouser Lois à l'écran: devenant plus tard  père de famille, il peut donc se vanter d'avoir réussi sa vie, d'autant que pour la première fois Lois sera séduite par sa personnalité humaine avant de connaître son identité secrète, il peut donc aussi se féliciter d'être aimé pour lui-même.



Il aura tout de même auparavant réussi à me faire pleurer que ce soit à la fin de la saison 01 où l'on se demande si Lois va épouser Lex Luthor ou de la 3 où il lui faut provisoirement repartir vers son peuple en laissant sa fiancée seule sur terre.





Mais de façon générale tous les cliffhangers de fin de saisons me sont restés gravés en mémoire tant ils étaient captivants, celui de la saison 02 se terminant justement avec la demande en mariage.



Ce Superman-là est donc si humain, que c'est sans surprise qu'on apprend qu'il était terrien dans des vies antérieures; le principal pour lui étant d'avoir une identité secrète et d'être là où Lois est.



On perd en peu en super héroïsme, et Dean Cain manque de ressemblance physique mais Dieu qu'il rend le rôle attachant. Avec le premier de la liste, je crois qu'il est à l'origine de mon intérêt pour le personnage.



2: Tom Welling dans Smallville (2001-2011)







Ma relation à Smallville est, disons, compliquée. Au début je ne ratais pas un épisode mais mes visionnages se sont espacés. Avec Tom Welling c'est pareil, bien des gens l'ont jugé détestable.  A quoi je répondrais: au début sans doute, mais après...Je ne sais pas trop si c'est Tom qui se met à jouer mieux ou nous qui nous habituons à lui, mais je l'apprécie avant tout dans les dernières saisons.



Comme Superboy, c'est Superman avant Superman (D'ailleurs une fois de plus il n'y a pas Superman dans le titre). La différence, c'est qu'ici pas de période Superboy et pas de costume, conformément à la caractérisation post crisis. Mais comme dans Superboy, on se heurte vite aux mêmes limites. Lex Luthor est présent  mais ne peut pas être méchant puisqu’à l'époque Clark et lui sont amis et tout le suspens repose sur comment leur relation a-t-elle fini par changer.


Le personnage de Lionel, père de Lex, sera d'ailleurs inventé pour servir de méchant dans les premières saisons.





De même Lois n'est récurrente qu'à partir de la saison quatre ce qui nous coince longtemps avec une version particulièrement envahissante et insupportable de Lana Lang.





Enfin au départ pas de méchant iconique, mais des krypto monstres, ou citoyens de Smallville contaminés à la kryptonite et différents chaque semaine. Bref dans ces conditions Clark rappelait plus un croisement de Dawson et de Buffy Summers, d'autant qu'il ne mettra jamais le costume. Non vraiment: Tom Welling a toujours refusé et on ne le voit avec que dans le comics qui fait office de saison 11 .

Qui d'ailleurs n'a pas non plus de slip.T_T


Le problème de Smallville, comme on l'a souvent dit, c'est qu'elle a duré trop longtemps: 10 saisons, beaucoup plus que Superboy-et à l'évidence beaucoup plus que nécessaire. On en vint assez vite à se trouver exclusivement à  Métropolis (ne justifiant plus le titre) ; avec les méchants iconiques, Clark qui travaille au Daily Planet avec Lois et est dans la Ligue des Justiciers et  tout...mais qui n'est pas encore Superman (il le sera même après Supergirl!).



 D'où d'absurdes délayages comme l'adoption de l'identité intermédiaire du "Flou rouge et bleu" .  Ou la répartition un peu partout d'items kryptoniens à retrouver, même si, la bonne nouvelle est que la progression des effets spéciaux permettait l'intégration de la forteresse de solitude dans une série télé.



Et pourtant: si la série avait duré  la moitié de ce qu'on a connu, je l’apprécierais beaucoup moins, et Tom Welling aussi. Pourquoi ce paradoxe? Parce que Smallville, au début, partait avec le handicap des préquelles à Superman: ce n'est pas encore ce qu'on connait, et c'est forcément moins palpitant que la suite. Ce n'est encore que Clark sans costume.



 Ce n'est encore que des méchants sans envergure, parce que Lex ne l'est pas encore.


 Ce n'est pas encore l'histoire captivante avec Lois, mais celle qui n'ira nulle part avec Lana, condamnée d'avance, ce que n'importe quel idiot sait.

Et c'est pourquoi, concernant ce dernier détail, que l'obstination des scénaristes rend les premières saisons si pénibles.  Alfred Gough et Miles Millar -les scénaristes donc-avaient  hélas écrit Mary Jane Watson dans Spider man 2 comme un boulet égocentrique (dommage, le personnage d'origine étant très bon).


Et dans Smallville pareil, ils ont écrit Lana Lang comme un boulet égocentrique, prouvant sans doute par là qu'ils ne savent pas le faire autrement . On se demande ce que Clark, mais aussi les trois quarts du casting masculin (forcément amoureux d'elle) lui trouvent. D'autant que depuis 1986, ce personnage était devenue une amie d'enfance platonique dans la veine de Chloé Sullivan.

Non seulement nul ne l'ignore, mais Smallville lui-même le rappelle : des dessins au plafond d'un grotte amérindienne prédisent une autre femme dans la vie de celui qu'on appelle "Na-man" (c'est à dire Clark), d'autres personnages lui disent parfois que "Peut-être Lana n'est pas faite pour toi...".



 Alors le regarder passer le plus clair de son temps à courir après une fille qui ne le mérite guère et qu'il ne gardera pas quoi qu'il arrive? Au mieux inutile, au pire très irritant.

Donc, s'il n'y avait eu que quatre ou cinq saisons, j'aurais sûrement peu apprécié ce Superman-là. Mais le fait est que ce n'est pas le cas. Les dernières saisons d'une série, par qu'elles s'éloignent beaucoup du concept d'origine d'habitude, sont généralement les moins intéressantes. Parce que au contraire les dernières saisons  de Smallville se rapprochaient de l'idée de Superman à proprement parler, elles furent les meilleures.



A partir de la huitième saison, Lana disparaît définitivement , et l'action se déplace à Métropolis. N'était l'absence de costume, le cahier des charges est plutôt bien respecté à ce moment là. Par exemple, ce Clark-là est l'un de ceux qu'on a vu épouser Lois, ou presque.


La cérémonie dans la saison 10 est en effet interrompue, mais sept ans plus tard, un flash forward nous apprend qu'ils s’apprêtent à remettre le couvert.




Dans ces mêmes flash forwards, on voit Clark adopter sa personnalité "publique" , celle qui le différencie de Superman.


Brièvement, mais néanmoins on constate que c'est la version à l'ancienne qui est utilisée. Il feint notamment la timidité et la maladresse dans ces cas là, un rendu plutôt convaincant de la personnalité vraiment différente de Superman, expliquant qu'on ne le reconnaisse pas. Même si effectivement on voit assez peu cette version par rapport à la longueur de la série.



Et puis, quand on voit Tom Welling, force est de constater qu'on y croit question ressemblance. Si on imagine un Superman ado, c'est vrai qu'on conçoit sans peine qu'il puisse avoir cet aspect. Voilà pourquoi il devance Dean Cain d'une courte tête pour moi; il  aussi un début d’histoire certes plutôt naze, mais qui finit plutôt bien: un avantage aussi sur Brandan Routh.



Tom Welling, d'un gland adorateur d'une casse-pieds de compétition à un héros plutôt crédible et ...beau gosse, qui nous quittera au son de la fanfare de Williams et en révélant enfin son costume iconique. Qui a dit qu'on ne pouvait pas changer dans le bon sens?






1: Christopher Reeve dans les quatre films Superman (1979 à 1987)





A tout seigneur tout honneur, sa majesté Christopher Reeve est en tête de liste. Ne vous y trompez pas, je ne dis pas ça juste parce qu'il est le Superman de mon enfance ou parce que je le plains à cause de sa fin de vie. Non, à bien des égards, c'est   la version la plus talentueuse, voici pourquoi.

Quand on voulut produire le premier film de Superman à la fin des années 1970 ,  des célébrités comme Mohamed Ali, Al Pacino, Sylvester Stallone, Steve McQueen, Clint Eastwood et Dustin Hoffman sont envisagées dans le rôle.

Heureusement, on penchera pour un inconnu à l'époque, mais probablement choisi pour sa ressemblance physique. Et sérieusement, c'est tant mieux: chez Christopher Reeves la similarité  visuelle était frappante au point qu'il semblait tout droit sorti du comics.


















Les couleurs éclatantes du costume, le slip, tout y était. Je veux dire, voyez, il fut l'un des seuls acteurs à aller jusqu'à assumer la boucle de cheveux qui tombe sur le front-détail assez rare pour être signalé.

Concernant Clark, à l'époque du premier film, dans les comics ce n'était pas encore la personnalité principale. Reeve y alla à fond dans la version "empoté" ,  si bien qu'en fait que beaucoup de spectateurs crurent qu'on avait engagé deux acteurs!


Il sera aussi le dernier à assumer la fedora que le personnage portait jusque dans les années 1980.


On ne peut que rester admiratif devant la composition: bégaiement, dos voûté, coiffure bien différente, vents systématiques de la part d'autrui...



Là, on ne s'interroge pas sur comment ça se fait que le rapprochement ne saute pas au yeux de la plupart des gens...

Question personnalité, on est bien devant la version à l'ancienne, qui affirme sans second degré être là pour la vérité, la justice et le genre humain.

Superman affirme en outre qu'il ne ment jamais -c'est vrai- il prend notamment le risque, dans le premier film, de ne pas sauver ses amis en priorité pour tenir une promesse à l'acolyte de Lex Luthor, Mlle Tesmacher (sauver sa mère) .

Le premier film ira jusqu'à nous le montrer sacrifiant au cliché de sauver un chat coincé dans un arbre. Mais ça reste mignon tout plein, et certainement plus in character qu'être perché sur un tas de crânes.

En fait, les deux premiers films contenaient le bon équilibre entre le côté humain et héroïque. On voit la forteresse de solitude pour le second côté, mais aussi ses interrogations quant à s'intégrer définitivement à l'humanité-ce que des rayons infrarouges rendent temporairement possible dans le deuxième film.



Là aussi, un autre acteur, Jeff East, tient le rôle principal quand il est alors âgé de 17 ans. Et lui aussi, il est plutôt bon. On le voit débattre d'avoir envie d'user de ses pouvoirs à des fins personnelles et y renoncer sur les bons conseils de son père adoptif. Celui-ci est emporté par une des rares choses que son fils ne peut empêcher-une crise cardiaque.



Clark constate ce jour-là ses limites, un chagrin que ce jeune acteur transmettait très bien.
Le film de 1978, de façon générale, était équilibré-beaucoup plus que les blockbusters d'action pure qui viendront plus tard sur le sujet.

Le dosage était subtil entre l'humour ( moins caricatural que dans Superman returns), l'émotion, l'action pure et le suspens. Idem dans le second, qui pousse encore plus loin le suspens, avec les vilains très vilains du gang du général Zod, et l'émotion avec un Superman prêt à abandonner ses pouvoirs pour être avec Lois.



On touche là à l'un des rares défauts de la version Christopher Reeve: à cause des standards de l'époque, son histoire reste en suspens (ce n’est pas Superman returns qui arrangera les choses, hélas).

A la fin du second film, Superman doit recouvrer ses pouvoirs pour chasser Zod puis effacer sa double identité de la mémoire de Lois car elle ne supporte pas de "le partager avec le monde entier".



C'était  en adéquation avec le scénario des comics d’alors. Mais cela semble fort triste surtout pour le spectateur contemporain habitué à une histoire plus heureuse avec Lois pour qui connaître la vérité n'est pas un problème...Un point de l'histoire un peu mélancolique car jamais vraiment résolu.

Et oui, je vous vois venir, si réussis soient les deux premiers opus, Christopher Reeve n'a pas tourné que dans des bons films.

Le troisième est unanimement reconnu comme un nanar pour plus d'une raison.



La première est l'importance accordée à un personnage inédit (au détriment de Superman) incarné par un comique un peu oublié depuis, Richard Pryor.



 La seconde est l'absence de Lois, due à celle de son interprète Margot Kidder, alors en froid avec la production (et alors qu'après la fin du deux, tout le monde attendait avec impatience de voir évoluer la relation avec Superman).



Quant au quatrième film, et bien comment dire...C'est aussi un nanar, notamment pour des raisons budgétaires. Non, Superman n'a jamais eu de rayons reconstructeurs dans le regard, c'est juste qu'il n'y avait pas le budget pour qu'il reconstruise la muraille de Chine à grande vitesse.



 Il y  a aussi l'identité du méchant, ce Nuclear Man aux ongles longs et au discours limités à des "Grunt"!, bref ridicule.



Il y a aussi le fait que Superman révèle à nouveau son identité à Lois (qui est revenue pour un rôle un peu plus long), pour  lui en  faire perdre une nouvelle fois le souvenir dix minutes plus tard, donc à quoi bon?



Mauvais films certes, mais force est de constater que même dans ceux-là Christopher Reeve faisait de son mieux et est bien souvent l'unique point fort des deux derniers films.

Dans le 3, Superman lutte notamment contre l'influence de la kryptonite rouge qui le rend mauvais. Une scène illustre métaphoriquement ledit combat, entre Superman et inexplicablement, Clark Kent, dans une casse de voiture. On a peur pour ce dernier tout au long de la scène car il n'a apparemment pas de pouvoirs, mais finit néanmoins par triompher, faire disparaître son double, redevient Superman et...bref, c'est dur à comprendre, mais c'était finement joué.



Christopher Reeve tenait là ce qu'il convient d’appeler le rôle de sa vie. Il n'eut pas d'autres rôles vraiment transcendants, en grande partie à cause de l'accident de cheval qui le laissa paralysé en 1995, faisant peut-être de lui l'une des victimes de la "malédiction Superman".



Elle consiste en une fin tragique pour les acteurs ayant interprété le rôle. George Reeves fut une victime célèbre, mort d'une balle dans la tête. Toutefois la plupart des autres acteurs ne sont pas décédés, ce qui rend la théorie sujette à caution.

Son handicap n'empêcha pas Christopher Reeve de pouvoir endosser certains rôles, comme celui de Virgil Swan, un scientifique apparu dans Smallville.


Un rôle capital, car c'est lui qui révèle à Clark l'existence passée de Krypton et ses origines. En fait, il était carrément prévu que le Pr.Swan se révèle être Jor-El, vrai père de Superman, paralysé (et rendu dépendant d'un respirateur) par l'explosion de Krypton dont il est pourtant sorti vivant. La boucle aurait été bouclée en quelque sorte.

Mais Reeve mourra avant cette révélation, il ne restera donc qu'un scientifique humain dans cette incarnation puisque Virgil Swan sera  en adéquation tué aussi dans le scénario de Smallville.
L’épisode où il apparaît n'en atteint pas moins des sommets émotionnels quand on le voit s'adresser à Tom Welling, tel un passage invisible de flambeau.



En 1978, l'affiche du premier film de Superman nous promettait qu'on arriverait à croire qu'un homme pouvait voler.


Et on y est parfaitement arrivés grâce à Christopher Reeve, lui qui savait qu'on conclut toujours un film sur le sujet avec un sourire pour la caméra. Pour cela, merci encore.




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