vendredi 31 mai 2019

Aladdin le live: critique (02)

Critique partie 01
Critique partie 02
Critique partie 03
Critique partie 04
Critique partie 05




A ce moment-là du film live, bonne idée: la scène d'enlèvement qui n'est pas enchaînée directement à la précédente. Ça la faisait vraiment trop montagnes russes émotionnelles, quand, encore plein des endorphines de la scène d'avant, on se retrouve bombardés aux hormones de stress avant d'avoir pu dire ouf. J'avais compris que cette soudaineté était censée être comique, mais je n'ai jamais ri. 





Ici il y a une double "scène de débrif" entre Aladdin et le génie, et aussi Jasmine et Dalia. Il y est question de l'identité secrète découverte, et là, on a voulu saisir l’occasion d'expliquer un apparent trou du scénario. Dalia demande si Jasmine croit bien qu'elle a affaire à un prince qui se fait passer pour un mendiant et non l’inverse, ou si ça l'arrange d'y croire car dans le cas contraire ils ne pourraient plus se marier.


Mais Jasmine répond qu'elle croit en effet à la première option, apparemment plus logique. Et je n'avais guère besoin de la scène pour comprendre  que Jasmine en arrivait à la même conclusion dans le dessin animé. La plus simple explication en effet, paraît être l'option de l'aristocrate incognito, tant qu'on ignore l'existence de la magie (rendue tangible jusqu'alors que par l'existence du tapis). Et puis franchement, Jasmine est sur un petit nuage à ce moment-là, on n'est guère étonné qu'elle ne se pose plus de questions.



Donc, dans le film, Dalia qui insiste : "Mais vous y croyez vraiment?", j'avais envie de répondre :
"Fiche lui la paix, elle t'a dit qu'elle y croyait". Et en prime dans le live,  Jasmine a même vu le nom du royaume du prince Ali sur un de ses propres plans: c'est convainquant.

Dans la scène d'enlèvement proprement dite, j'avoue, là j'ai ri en raison de la symétrie parfaite avec la scène de kidnapping précédente: même gardes, même endroit, en sorte qu'Aladdin laisse échapper un "Encore!"

La scène suivante est...comment dire, j'ai toujours eu du mal avec la version animée, une source de cringe majeure pour moi (mais moins que le climax néanmoins).





D'abord, effet d'empathie, je n'aime pas  voir en  péril des personnages que j'apprécie (mais ça m'est égal pour ceux que je ne connais pas ou déteste). Ensuite, j'ai souffert d'une forte phobie de la noyade dans mon enfance. Du coup, rien que la scène dans Vaiana où elle se coince le pied dans un corail et ne peut plus remonter, ça me suffoquer-et pourtant c'est court. Celle-là, donc, n'en parlons même pas.



Ça, c'étaient déjà des problèmes à l'époque. Mais par la suite un autre souci, très embarrassant, est venu se greffer au fil des années.



 Attention, je m'apprête à détruire l'enfance de beaucoup de gens. J'ai un compte Deviantart (car ça se faisait pour les artistes, avant Instagram) mais qui depuis Insta tend à être déserté, sauf par les pervers...Et bien même avant cette période, taper "fanart Aladdin" comme je l'ai déjà fait (mais plus du tout, du coup) ne prenait en moyenne que trois scrolls avant de tomber sur une recréation de cette scène. Et de préférence avec des personnages féminins, beaucoup plus touchées par l'art BDSM en général...

Les classiques Disney constituent une exception en ce que les personnages masculins y sont au contraire les plus maltraités. Quoiqu'il en soit, j'ai longtemps cru à une forme de paraphilie isolée sur Deviantart...mais non. Si j'en crois le site Mademoizelle, ce fut, pour bien des enfants, un révélateur de fantasmes (d'autant que le personnage concerné en est un, pour commencer). La lecture des commentaires  sous l'extrait vidéo de la scène sur youtube le confirme, en général! Quand je dis que ça allait détruire votre innocence...



Ce fait ne pouvait être ignoré par Disney, il me semble. J'avais donc de gros doutes quant à la recréation live de la scène (pour éviter que trop de gens n'aient la main dans le pantalon au moment fatidique, si vous me passez l'expression). Elle ne l'avait jamais été d'ailleurs: dans la version théâtrale, le premier vœu est bien utilisé pour sortir de la caverne; il n'en reste donc  plus qu'un après celui de devenir un prince. A Broadway, pour d’évidentes raisons pratiques, Aladdin se retrouve en prison à la place et souhaite s'échapper. Il pouvait exister bien des façons d'être forcé de formuler un second vœu, et un péril lent peut s'envisager.



J'ai songé à tout, des sables mouvants, être sur un bateau percé qui sombre, ou, pour garder la thématique de l'eau, être exposé à une marée montante dans un espace clos. Comme Lily la tigresse (Peter Pan),




mais aussi Astérix (dans la Surprise de César) coincé dans un sous-sol alors que la cloaca maxima déborde des suites d'un orage.




Ou Mickey, dans Mickey, Donald, Dingo: Les Trois Mousquetaires, bloqué dans un cachot du Mont Saint Michel à marée montante aussi.



 Ironiquement et dans le même moyen métrage Dingo réchappe à un péril proche d'Aladdin, enchaîné à une enclume. Mais il ne finira pas dans la Seine, en raison d'un coup de foudre avec Clarabelle (Milady) qui aurait dû le jeter! Pratique, ce genre de choses!



Mais un tel péril me semblait dur à filmer, pour des raisons de sécurité. Imaginez ma  surprise quand je l'ai vu reconstitué presque à l'identique.



Jafar a reconnu Aladdin (et lui aussi, mais a fait semblant de rien) , et cherche à lui faire admettre sa vraie identité et où se trouve la lampe. N'ayant pas de réponse, Jafar le pousse dans les douves en précisant que s'il s'en sort, ce sera la preuve qu'il a  la lampe.  Il s'en sort grâce à Abu (déjà redevenu singe) qui lui lance la lampe depuis la surface.

 Et donc pour moi: cringe, à cause de la thématique du péril par l'eau. Il n'y a qu'un ajout, logique aussi: des gens disaient que parce que le second vœu n'avait pas été formulé tout haut (et pour cause), il n'avait pas vraiment été fait. Ici, pour qu'il n'y aie pas de discussion stérile, le génie fait apparaître une décharge...et guide la main d'Aladdin pour qu'il signe. Pas mal, je le reconnais. Par contre, les deux versions sont aussi illogiques sur un point: toucher l'eau d'aussi haut et à une telle vitesse (comme le disait Kenetti dans son article "Disney Dungeons") est en fait mortel. La preuve, dans le live, l'impact disloque la chaise à laquelle Aladdin est attaché...mais lui n'a pas les os brisés pour autant.



Dans ce live, c'est sciemment qu'est prise la décision d'exposer Jafar comme un traître- Jasmine est mise au courant hors champ. Donc elle n'est pas désarçonnée quand ce dernier affirme que le "prince Ali" vient de repartir chez lui, avec l'intention de les envahir. Quand Aladdin revient et le confond, Jafar hypnotise de nouveau le sultan, mais sa canne est détruite. Sans doute Jafar aurait dû s'enfuir de la façon qu'on connait, mais là, il est vraiment jeté au cachot. Iago lui apporte cependant la clé, dans une version "méchants" d'une scène du dessin animé absente ici (Abu venu crocheter les menottes d'Aladdin emprisonné).


Je regrette, d'une part, qu'on ne voie pas Jasmine mise dans la confidence. Et surtout, d'autre part, cette scène manque d'intensité comparé au dessin animé.




Jasmine, encore au septième ciel après Ce rêve bleu, voit, comme dans un film d'horreur, son père lui annoncer qu'elle va épouser Jafar...ou comment passer instantanément du rêve au cauchemar (une reprise brillante d'un scène très proche de Cendrillon qui voit sa belle-mère arriver dans son miroir pour l’enfermer). Épique, aussi, quand Jafar entend qu'il doit "réviser sa boule de cristal", et son air horrifié qui suit...





Quand Aladdin se dispute avec le génie car il ne lui rend pas sa liberté, il part ensuite dans les rues de la ville pour réfléchir avec la lampe dans la poche et se fait bousculer par un vieillard...qui lui a pris la lampe puisque c'est Jafar, déguisé en mendiant pour l'occasion. Ce dernier a mentionné qu'il avait un passé de voleur (expliquant ses années d'emprisonnement), et ce n'était pas un mensonge visiblement.



Quand Jafar souhaite être sultan, il envoie  les gardes arrêter Jasmine. Mais celle-ci se met à chanter Parler (en entier), qui semble être un monologue intérieur; on la voit aller jusqu'au trône tandis que tous les hommes (même son père, curieusement) partent en poussière. On devine vite que c'est métaphorique, et sans doute qu'ils ont du mal à inclure la chanson autrement. Mais bon sang qu'elle est bonne, et sa présence n'est pas étonnante (même si je la trouve tardive), car Jasmine avait déjà un solo à Broadway (These palace walls).


Cette dernière  pousse les gardes à la révolte-et ils refusent d'obéir ; c'est là que Jafar souhaite être un sorcier.

Il  expose la vraie identité d' Aladdin et le  téléporte au pôle nord sans utiliser de tour (le but étant une mort lente). Encore une fois le tapis n'a pas la vitesse nécessaire pour aller le chercher et le génie le téléporte discrètement. Par contre, ils réussissent à revenir à vitesse normale sans mettre des jours...nouvelle faille logique du live, encore. En revanche la tour qui roule ne me manque pas, c'est le troisième péril mortel auquel on expose le personnage titre en une heure et quart de film, ça n'a pas l'air d'avoir marqué (et le temps consacré à Parler à la place étant bien utilisé).



 Jafar  annonce à la famille royale quelque chose d'implicite dans le dessin animé: il ne les tuera pas, car il préfère les voir souffrir. Et c'est dans ce but qu'il exige la main de Jasmine-si elle refuse, il tuera son père. Jafar ne souhaitera pas qu'elle tombe amoureuse de lui (ce qui est impossible au génie de toute façon là aussi), le but étant sa souffrance dans un mariage contraint.

Le climax, donc. Ici tout le mal que je pense de l'original...on aurait difficilement pu faire pire, et voilà pourquoi il est amélioré ici, en tout cas concernant Jasmine. Elle a  déjà eu son solo puissant, et ensuite, dans cet ordre: elle garde sa robe originelle, elle distrait Jafar en prononçant tout simplement ses vœux sauf qu’elle dit "Non" au lieu de dire "Oui", attrape la lampe dans la poche de Jafar et saute sur le tapis à côté d'Aladdin alors que celui -ci vient de reparaître... Jafar n'ayant eu pour tout contact, ici, qu'un villainous face hold (quand un méchant vous oblige à le regarder dans les yeux, ce qui arrivait déjà avec son sceptre dans le dessin animé):





On enchaîne avec Iago changé en oiseau rokh géant qui les poursuit- et finit par leur reprendre la lampe. Dans le dessin animé, il faisait jour,  mais des nuages sombres donnaient une ambiance nocturne. C'est dommage de ne pas avoir recréé les nuages noirs et la lueur rouge (même si les nuages finissent par arriver). Mais ce que je regrette le plus, ce sont les citoyens: dans le dessin animé, ils fuient affolés après le premier vœu et on ne les voit plus après. Selon toute logique, ils se terrent. Dans le film ils n'ont rien remarqué (normal, d'ailleurs) mais du coup, quand on les voit tranquillement vaquer à leurs occupations durant la course-poursuite, ça fait très anti-climatique.Le tapis, touché par une tempête, est détruit. Celle-là même qui oblige le couple à se retrouver au palais.



Ben...où est le serpent géant? *rire nerveux* Il n'y en aura pas, Jafar ayant métamorphosé son acolyte à sa place. En outre il n'utilise pas de sablier (même si c'était dans Once upon a time), mais à la place Jafar  immobilise ses adversaires  au moyen d'une forme de télékinésie. Je dois reconnaître que c'était une bonne idée dans la mesure où on ne voit pas comment Jasmine aurait pu échapper à ça en revanche.

Jafar se laisse avoir par la même ruse et devient un génie, envoyé dans la caverne.



 Après qu'on lui aie pardonné,  Aladdin s'adresse  directement au (seul) génie. Ce dernier propose comme on le sait de plutôt utiliser le dernier vœu pour qu'il soit prince à nouveau, mais devant sa réticence à mentir, propose aussi d'utiliser ce vœu pour changer la loi. Voilà j'imagine, une autre faille logique apparente qui a dû courir les réseaux sociaux  à propos du dessin animé :"Comment ça se fait que personne n'y aie songé?". Peu importe: pour purifier son karma, Aladdin souhaite que le génie soit libre. Ce dernier répare le tapis et part bras dessus bras dessous avec Dalia. Aladdin s'en va  aussitôt sans dire au revoir...Bref, aucun impact émotionnel .


Le sultan annonce à sa fille, non qu'il change la loi, mais  qu'elle  sera finalement le prochain dirigeant. Bon là, ça m'a plu. Jasmine court après Aladdin et...happy end sans qu'elle n'aie pu lui annoncer la nouvelle. Juste, elle dit qu'elle est la prochaine souveraine mais rien ne dit qu’elle aie changé la loi.  Bon, OK...



Dans la novelization, il y  avait un épilogue qui a dû sauter au montage (mais j'en ai vu des images):
Les deux enfants du marin réalisent qu'il était le génie, que leur mère est Dalia, et qu'ils reviennent à Agrabah pour la première fois depuis dix ans, accueillis par Jasmine et Aladdin. Qui n'ont pas l'air d'avoir d’enfants, eux, mais ont toujours le singe, youpi...Si navrant qu'on comprend pourquoi ça a sauté. Le couple "bêta" dont on n'a pas grand-chose à faire , et qui ont encore moins de temps d'exposition et donc d'alchimie,  s'est reproduit, mais pas celui d'origine? Je soupçonne l'influence de Will Smith, qui joue des rôles de père systématiquement depuis qu'il en est un pour de vrai. On a compris depuis le temps, Will...Enchaînez sur la reprise hip-hop bien anachronique. Par contre après, pas de nouvelle chanson (comme Strong et How does a moment last forever  dans les remakes de Cendrilllon et La Belle et la Bête), mais rien ne bat A whole new world (repris par Zayn et Zavia Ward.)




Alors où est ma feuille de bingo?



La plupart des cahiers des charges des remakes sont respectés. Une fois de plus on nous dira ce qui est arrivé à la mère de l'héroïne  (mais sans en faire une scène en supplément comme dans La Belle et la Bête). La reine a été tuée par des voleurs alors qu'elle visitait le marché et depuis, c'est pour cela que Jasmine n'a pas le droit de sortir. On  peut deviner (car ce n'est pas dit dans le film) que Jafar a  commandité ledit meurtre puis dénoncé ses anciens complices pour gagner la confiance du sultan. Ce dernier est tellement traumatisé par son veuvage qu'il n'écoute plus que lui, et a approuvé une sécurité très sévère (même pour les simples chapardeurs).



Les animaux n'ont plus la même importance-Iago en particulier. Il répète ce qu'il entend ou fait des phrases courtes; il a gardé une intelligence animale, donc plus de discours construits comme dans le dessin animé. Il s'exprime globalement comme il le faisait devant témoins dans le film d'animation. Plus vraiment de blagues (sauf son "C'est toi le perroquet?" à Jafar qui vient de répéter ce qu'il a dit). Il me rappelle beaucoup les perroquets dans les films de pirates, qui ne disent pas grand -chose de leur propre initiative sauf certains mots comme "Alerte"! pour aider le capitaine. Il sert surtout, en fait, à espionner, et je crois qu'il apporte la clé ou est changé en monstre car autrement il ne sert pas à grand-chose. Et le coup de l'acolyte changé en monstre par le méchant au lieu de lui-même, voilà qui me rappelle Maléfique (oui, Angelina Jolie avait changé son corbeau en dragon).



Le tapis par contre est presque exactement lui-même,  juste il prend moins d'initiatives et est moins expressif (exit sa pantomime pour inciter à dire la vérité.) Mais pas mal de le voir faire des châteaux de sable dans le désert ou sembler rire comme une baleine à ce moment, là, bonne idée. Tant mieux, car c'est l'un de mes personnages préférés-le CGI est une bonne rendition de lui.


Et puis il y a les costumes. Sauf dans La Belle et la Bête (*tousse*), ils sont à classer parmi les réussites des live et c'est le cas ici. Avant la sortie du film, on avait beaucoup râlé sur les costumes, qui feraient trop cheap. Je ne pense pas: l'inspiration est indienne, dans cette culture, les tons sont soutenus. Jasmine n'avait, pour costume principal, qu'une chose assez simple et proche d'un costume de danseuse du ventre  (ou plus exactement sa recréation par des artistes occidentales) , sans motifs en raison de la difficulté de les faire en animation traditionnelle.



On retrouve ce costume iconique (et la coiffure qui va avec) à la scène iconique également de Ce rêve bleu.



Un motif de paon (un animal qu'on remarque, pas de hasard) y a été ajouté et ce n'est pas la première fois, de telles plumes avaient déjà été brodées sur des costume de poupées, celles de la collection "Fairytale".




 Pas de ventre à l'air, donc, il y  a un bustier avec du tissu couleur chair. A noter que Karen David dans Once upon a time et Courtney Reed dans la comédie musicale avaient aussi (selon les scènes) le nombril visible, mais plus de motifs que dans l'original.




Même dans les parcs, quand même, on avait fini par la rhabiller.


On se souvient aussi du manteau pour être incognito à l'extérieur. Ici, il est, c'est le moins qu'on puisse dire, plus coloré.



Comme Jasmine est en violet foncé durant le climax puis à la fin, ça semble un rappel des robes violettes (mais claires) qu'elle avait à ces moments-là.







Mais on voit aussi du rose, du rouge, du jaune...avec  presque toujours un peu de turquoise pour rappeler sa couleur habituelle. Bref il y en a  autant que pour Padmé Amidala dans la Menace fantôme, cette fois! Et pas toujours avec des pantalons: il est des jupes parfois aussi élaborées que dans la monarchie occidentale.




Au début ça me paraissait plausible, bien sûr qu'une princesse devrait avoir accès à une garde -robe fournie. Mais la touche de turquoise m'a pour finir parue trop discrète, et le fait qu'on ne voie sa coiffure habituelle qu'une fois a été perturbant aussi. Si l'ajout de motifs et le ventre couvert sont de bonnes idées, Jasmine aurait dû être avec sa coiffure et teinte habituelles plus souvent. Si je ne connaissais pas le film et qu'on m'avait montré des photos de Naomi Scott sans m'expliquer de quoi il s'agissait, je n’aurais pas reconnu Jasmine.

Aladdin avait  été dénoncé comme "trop propre" (paraissant appartenir à la classe moyenne plutôt qu'être à la rue). Je dois admettre que son costume ne fait pas très usé, en revanche, la présence de chaussures (qu'il y  avait aussi à Broadway et dans Once upon a time ) ne m'étonne absolument pas.



L'actrice principale de la série télé Zora la rousse avait témoigné, après un tournage sans souliers, de la difficulté de le faire, et les nombreuses blessures plus ou moins superficielles que ça lui avait valu. Je ne vois pas, même un cascadeur,  faire du parkour de cette façon.



Et dommage pour toutes celles qui voulaient se rincer l’œil, il y a une chemise sous le gilet...Ça n'était pas sûr puisqu'on avait la chemise aussi (mais souvent très ouverte) dans Once upon a time (et en tant que face characters dans les parcs mais fermée), ou juste le gilet à Broadway.






Cela dit, ça doit vraiment être trop contraignant question épilation. Bizarre, en tout cas d'avoir inversé les teintes du fez et du gilet (sinon ça aurait pu être très convaincant). Le costume de prince est bien rendu, proche de l'original tout en gardant un côté indien.



Pour les autres personnages, ça change peu. Jafar reste en tons de noir et rouge, et le sultan de blanc, pour marquer le contraste.



Le génie apparaît plus souvent humain, et c'est sans doute pourquoi, façon Broadway, il porte des habits bleus sous cette forme.


Et les décors sont une nouvelle fois une claque visuelle. Beaucoup ont aussi dit que le côté Bollywood (par exemple  visible  dans la scène de danse traditionnelle) était un problème mais je ne suis pas de cet avis.



 Le mélange avec le côté arabe peut faire gloubi-boulga culturel, mais en fait, le royaume d'Agrabah est censé être à un carrefour d'influences  (la capitale n'est plus perdue en plein désert mais à ses portes, et en bord de mer). Le royaume d'origine de feue la reine, Shirabad, s'inspirerait de l'Inde et ça explique que la princesse aie un tigre. Il y avait d'ailleurs déjà des influences indiennes dans le dessin animé (la coiffure de Jasmine).

La distribution n'avait pas convaincu tout le monde non plus mais l'emploi de Will Smith n'a rien d'un carnage comme je l'ai dit. Et pour les autres? Et bien Smith, heureusement, était le seul acteur connu avant le film. Donc plus "d'effet Hermione Granger" cette fois. En fait et contrairement au remake de La Belle et la Bête, ici, pas de comédiens qu'on a directement sollicités pour un rôle, sans passer de casting . En fait le tournage aurait été  retardé en raison de la difficulté à trouver les interprètes d'Aladdin et Jasmine et bien des noms auraient circulé. Dev Patel, Avan Jogia, Riz Ahmed, Achraf Koutet, George Kosturos et Adeel Alam pour Aladdin, ou Jade Thirlwall et  Tara Sutaria pour Jasmine.


D'autres auraient bien vu Courtney Reed, son interprète à Broadaway. Moi, c'est la Jasmine d'Once upon a time, Karen David, qui ne m'aurait pas déplu. Grâce à son rôle de la princesse Isabella dans Galavant, on sait qu'elle était douée pour chanter du Alan Menken...





ou peut-être Alexandra Metz, Raiponce dans OUAT? Mais je reconnais que reprendre une actrice qui aurait déjà été été Jasmine en live peut sembler paresseux.



A ce propos: heureusement qu'ils n'ont pas réengagé Deniz Akdeniz, Aladdin dans Once upon a time...Il est d'origine turque pourtant, mais je le trouvais trop white- washé quand même.



Bien qu'il s'en tire mieux sur ce point que Stéphane Freiss,  Aladin dans le film Les 1001 nuits de Philippe de Broca.



Si vous ajoutez à ça que je n'ai pas vu la comédie musicale, et que sinon tout ce qui reste c'est Kev "Catastrophe!" Adams,  je crois que je décerne des deux mains la médaille du meilleur interprète live du personnage à Mena Massoud. D’abord, pas de white-washing- Il est canadien, mais d'origine égyptienne.



Outre une certaine ressemblance physique, j'ai pas mal retrouvé le caractère du personnage original. Mais hélas: ce qu'il fait empoté -trop longtemps par rapport au dessin animé- en prince! Mais il a peut-être été dirigé de la sorte.

Après, même si Mena Massoud fait ça mieux que la plupart des interprètes live, c'est quand on compare avec le dessin animé que, oups, ça va beaucoup moins. Il n'est pas excellent-juste le moins mauvais. On est nombreux à l'avoir trouvé moins impertinent, débrouillard, charmeur et plus naïf et maladroit surtout après sa métamorphose en prince (faut se faire remarquer pour exister, tout ça...).

Ah, et pour info: pendant la séquence Prince Ali, un personnage animé qui fait un sourire ultra bright, c'est amusant. Faites pareil en live, et vous aurez juste l'air bête.



Mais est-ce entièrement sa faute?...Je trouvais les acteurs convaincants dans le remake de Cendrillon mais pas dans La Belle et la Bête,  et je me suis dit "Question de génération?"

Les humains harmonieux et donc rôles principaux n' étaient pas trop expressifs dans les années 1950, puisqu'ils n'étaient pas l'exercice favori des animateurs.



 Et voilà pourquoi le sourire franc de Lily James me paraissait si vivant.



Mais ce tabou était tombé dans les années 1990. Sous le règne de l'animation dérangée, même une belle héroïne avait une gamme d'expressions plus variée qu'une humaine-et même parfois une tête pas possible.





Pas étonnant dans ces conditions qu'un comédien réel me paraisse un peu en bois à côté...ça peut expliquer l'absence de vie parfois constatée chez les interprètes des remakes live des films des années 1990. Ça n'excuse pas tout mais ça l’explique en partie.

...Je pense qu'elle s'ennuyait vraiment...

Heureusement, Mena Massoud joue bien la surprise cela dit.



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