vendredi 31 mai 2019

Aladdin le live: critique (04)


Critique partie 01
Critique partie 02
Critique partie 03
Critique partie 04
Critique partie 05





Concernant le père de Jasmine, peu de choses ont changé. Si ce n'est que...J'ai entendu dire que le Sultan était, pour bien des gens, effectivement "demeuré congénital" en raison de la nature de ses loisirs. Ça m'a laissée perplexe, car je n'ai jamais jugé l'intelligence de quelqu'un sur le fait qu'il ou elle possède des maquettes et figurines à l'âge adulte. Sans quoi, des tas de collectionneurs auraient du souci à se faire.




Je crois que cette caractéristique appuie le fait que c'est un homme inoffensif et  adorable, qui n'ose forcer la main de personne. Sinon, il aurait marié Jasmine d'autorité avant même que l'histoire ne débute. Et puis alors (en dehors du roi Triton), dans les années 1990, ça se faisait beaucoup de doter les héroïnes Disney de pères grands comiques- et un peu gamins, Maurice aussi sortait de ce moule.



Mais comme le fan de miniatures= imbécile au regard du public, ce trait de caractère était décrit comme une conséquence de l'hypnose de Jafar dans Once Upon a time-et disparaît quand elle est levée.

Et dans le remake, c'est un trait de personnalité qui n'existe carrément pas. De plus cette version du sultan ne cherche pas à faire ami-ami avec "les plus stupides animaux", bien lui en prend. Et tant mieux pour mes yeux.




Je n'en ai pas parlé car au regard de tout ce qui se produit d'autre dans le climax, c'était dérisoire (et très court). Mais je déteste le trope de l’alimentation forcée, perçue à tort comme une forme de torture PG-13.



Je ne trouve pas-je préfère presque la torture gore. Presque...







En parlant des méchants...



Le personnage de Jafar, lui, est l'un des plus décriés. La première polémique venait du fait que Marwan Kenzari  était visiblement plus beau et jeune que l'original.



Mais réfléchissez-y: croyez-vous qu'il existe une personne réelle à avoir, comme je l'appelle, "la tête standard du vizir comploteur"? Autrement dit une tête pas possible dans les médias dessinés, et étonnamment répandue.



Wazir (1001 Arabian Nights)


(Zigzag, Le voleur et le cordonnier)


Iznogoud

Kiwoalah (Astérix chez Rahazade) Comment ça c'est un gourou, pas un vizir? Il dit être le cousin d'Iznogoud, il  y a donc un lien.



Quoique Michael Youn en était proche, sans vouloir l'offenser.






La plupart des renditions live n'ont pas cherché à aller dans cette direction de toute façon, que ce soit Descendants ou Once upon a time.  Entre Naveen Andrews, Oded Fehr, et Maz Jobrani (Descendants), seul ce dernier est relativement âgé (puisqu'il est le père d'un lycéen).  



Et aussi le seul avec un côté bouffon (quand on sait à quel point ce téléfilm est décrié, c'est plutôt ironique de penser qu'il est la version physique la plus fidèle de Jafar). Les deux renditions de Once upon a time (Naveen Andrews et Oded Fehr) étaient tous les deux partis dans l’interprète plus beau et jeune aussi, et donc, il faut l'admettre, paradoxalement plus intimidant.



Mais ce qui le plus fait sursauter au final, c'est son changement de personnalité dans le remake. Je l'ai dit plus haut, le sultan est souvent considéré comme stupide, à cause de ses collections, mais aussi parce qu'il a confiance en Jafar malgré la tête qu'il a. Je ne crois pas, car nous autres spectateurs l'avions vu en comploteur (et quelqu'un dont il faut se méfier) dès le prologue. 



Mais le sultan, ce n'est pas le genre de personne qui juge les gens au physique semble-t-il. Et puis, il n'a aucune raison de se méfier en raison du comportement de Jafar en sa présence. Ce dernier cherche à charmer les puissants, et il réussit remarquablement bien à sembler dévoué-une hypocrisie de compétition.



Il ne trompait pas tout le monde sur ce point (en fait, ça n'a apparemment marché que sur le sultan),



mais si aviez un tel subalterne, je ne garantis pas que vous vous en méfierez spontanément.


Marwan Kenzari !Jafar  ne cherche guère à plaire, et ne réussit qu'à grand peine à cacher ce qu'il pense vraiment. Le sultan doit souvent le reprendre et lui rappeler où est sa place...et là pour le coup, c'est cette incarnation qui semble bien peu avisée de l'avoir gardé.




Je pense que ce sont là les plus gros défauts: Jafar qui est colérique et  avec un objectif peut-être trop précis.  Le tempérament vient d'un manque: Iago est toujours présent, mais, je l'ai dit, a un jeu d'acteur bien moins étendu. Dans les premières ébauches du film de 1992, on avait imaginé un vizir coléreux et un acolyte perroquet plus calme pour le contrebalancer...jusqu'à l'engagement de Gilbert Gottfried et ses improvisations, qui ont conduit à l'inversion des caractères.



Gottfried qui, si j'en crois le film Allô maman c'est encore moi, appréciait déjà les blagues à base de crise cardiaque en 1990.


Comme il est toujours vivant, ce fut la surprise quand pour le doublage du présent film, on  engagea Alan Tudyk, entendu (en VO) dans presque tous les grands classiques de la décennie (Les mondes de Ralph, La reine des neiges, Les nouveaux héros, Vaiana...l'Anthony Kavanagh des américains).

Je me rappelais d'un autre remake (suite de remake, en fait) live de Disney, Les 102 Dalmatiens,  et du personnage de Ventre à terre. C'est un perroquet qui parle comme un humain...avec la voix  d'Eric Métayer, qui avait déjà doublé Iago en VF! En plus c'est la même espèce (inspiration?).



S'il avait un discours construit dans un live, c'était possible alors? Mais finalement, non. Probablement que pour Aladdin le live, ça ne semblait pas assez réaliste...et que pour finir, le type de discours d'Alan Tudyk était  suffisant.

Tout sens de l'humour noir semble avoir déserté ce Jafar-là aussi. Souvenez-vous, dans le film original, après sa prise de pouvoir, de sa reprise inversée de Prince Ali, ou du fait qu'il les "finisse aux jeu de mots"  dans la seconde partie du climax.



Par contre, c'est vrai, l'original pouvait être colérique, ça se voyait entre les scènes où il s'était pris un savon. Et surtout après ses deux premiers vœux, où là c'est sûr, il ne tolère plus aucune forme d'objection-la conséquence d'avoir dû cacher sa colère pendant si longtemps, semble-t-il.



Que la version live de Jafar le soit aussi, c'est donc normal, mais au point que ça se montre avant sa prise de pouvoir ça l'est moins. Surtout que là, on l'a doté d'un "bouton berserk": mentionner qu'il est le "numéro deux" vous expose aussitôt à une réaction explosive, expliquant la mort du complice qui avait osé parler de ce fait.


On voit venir, du coup, que ça va le piéger, en raison du vœu "sujet à interprétation".
Ce n'était pas présent dans le dessin animé,  mais dans d'autres œuvres tournant autour des génies comme The Wishmaster. En gros, ils  ont la capacité de mal interpréter un souhait, le trope du Jerkass genie. 




Plus tôt dans le film, le génie met d'ailleurs en garde dans le fait qu'en anglais (moins en français, il est vrai), la phrase "Fais de moi un prince" peut se comprendre comme "Fais moi un prince" et en faire apparaître un, plutôt qu'en devenir un.



Voilà comment le souhait final de Jafar d'être,  ici, "l'être le plus puissant" est interprété comme le fait de devenir un génie (pouvoirs cosmiques phénoménaux, encore).


Pourquoi au fait, le Jafar original est considéré comme un des méchants "principaux" de Disney, capable du pire? Pour rappel, dans Descendants, il est considéré, avec Cruella, la méchante Reine et Maléfique, un de ceux dont l'enfant a le plus besoin de réchapper à son influence.




Tout simplement parce qu'il aura forcément traumatisé les spectateurs à un moment l'autre de son histoire (après avoir obtenu la lampe, en majorité). Je n'étais plus assez petite, à mon premier visionnage, pour être effrayée par son aspect de serpent ou de génie.





Ni même par l’hypnose  ou les tentatives de meurtres.


 Mais j'imagine qu'il y a eu depuis deux ou trois générations d’enfants qui ont dû s'accroupir derrière le canapé à ces séquences-là.



Par contre, j'avais déjà un début de conscience concernant les abus, et ce sont plutôt ses moments "Vieux dégoûtant/prédateur" qui m'ont tétanisée.

Imaginez être regardée comme ça...Brr.

 Par anticipation, il y  avait aussi de quoi être scotché par son rire diabolique juste avant tout ceci. Un classique  de méchant, certes. Mais dans son cas, ça devient un rire de fou dangereux, tout en regardant Jasmine et son père...Et là on réalisait, en même temps qu'eux, comme dans les films d'horreur, qu'ils étaient "seuls avec le psychopathe".


Avec un homme qui les hait et a le pouvoir de faire absolument n'importe quoi d'eux...Là, sur une échelle anxiogène de un à dix , il en valait au moins onze.




Par comparaison, Marwan Kanzari ne dépasse guère le cinq. Mais je dois reconnaître: on l'a doté d'un nouveau pouvoir tout à fait effrayant. Il est capable d'infliger la douleur à distance, et utilise d'abord ce don sur le Sultan pour faire pression sur Jasmine et qu'elle accepte de l'épouser (puis, plus tard, sur Aladdin).

La victime devient violacée, les veines gonflent et tout...J'avoue, c'est cauchemardesque.
Ça me soulage toujours, une version de Jafar sans le côté prédateur sexuel, et je ne lui en tiendrais pas rigueur de ne plus en être un. En dépit du fait qu'il force Jasmine au mariage, mais apparemment vraiment dans le but que cela la tourmente. Peut-être aussi la fameuse forme de revanche "post-mortem" en accomplissant le but du héros à sa place. Ça explique la présence de la demande en mariage forcé dans Once upon a time aussi (en échange d’épargner le royaume) , mais cette fois c'est une ruse: Jafar attendait que Jasmine lui tende une bague de fiançailles...Elle est magique, et il s'en sert aussitôt pour faire disparaître Agrabah. Oups.



Reste que la version live de Jafar ne fera jamais aussi peur que l'original (ne serait-ce que parce qu'il n'a vraiment pas une tête à le faire). Et puis, comme souvent dans les remakes, on s'est senti obligé de lui donner un passé et une motivation. C'est vrai que certains méchants ne semblaient pas en avoir comme Maléfique. Au point de sombrer dans l'excès inverse dans le film à son nom (l'explication, c'est que c'est elle la gentille!)



Pour Jafar, la soif de pouvoir me paraissait une raison suffisante pour expliquer ce qu'il fait. Ici, en faire un ancien voleur? Pourquoi pas: il en devient une sorte de repoussoir, un contre -exemple déplaisant de ce qu'Aladdin risque de devenir s'il se laisse tenter, donc.


Par contre, la vendetta personnelle (et donc le fait de vouloir le faire envahir) contre le royaume de Shirabad, ce n'était peut-être pas nécessaire pour tout expliquer. Songez qu'une fois qu'il est un génie, la première chose que Jafar cherche à faire, c'est à effacer ledit pays, en vain. Mais je dois dire, le voir aussi remonté contre ce qui reste une notion abstraite pour nous (on n' a pas vu le royaume en question), ça ne fonctionne guère. Au rayon motivation toujours, et si écœurante soit l'idée du Jafar original d'épouser Jasmine pour prendre le pouvoir, à ce moment-là ça renforçait la tension puisqu'il avait alors exactement le même but qu'Aladdin-mais pour des raisons très différentes. Entre les moments où le Jafar du film perd puis retrouve la lampe, on ne sait pas trop à quoi il occupe sa frustration, ni ce qu'est son nouveau plan.

Edit:  Dans une scène coupée où il discute avec le sultan du mariage de Jasmine, après avoir perdu la lampe, lui vient pourtant cette idée. Il imagine que le souverain pourrait lui faire la proposition lui-même mais elle ne viendra pas et Jafar n'osera pas la formuler.

 Marwan Kenzari! Jafar est souvent montré comme plus cruel encore (le sacrifice de prisonniers, l'usage de la torture physique) mais paradoxalement, il impressionne moins.


Et puis il y a les personnages qui sont nouveaux. Enfin, surtout Dalia. 



Le première fois que j'ai appris son existence, j'ai pensé que ce serait un bon moyen de faire passer le test de Bechdel à cette histoire. Et délayer un peu sa testostérone, en terme de présence féminine...Certes.


En effet, le palais faisait un peu vide dans le dessin animé. On dirait qu'il n'y a personne sauf le sultan, Jasmine, Rajah, Iago, Jafar et la paire de gardes qui cherchera en vain à l'arrêter. Ça s'explique en ce qu'un figurant de plus, était alors un élément fastidieux  à animer à la main. Le programme informatique pour animer une foule humaine ne sera au point que pour Le bossu de Notre-Dame (1996). Et pourtant il y a forcément du monde (celui que Jasmine mentionne quand elle dit qu'un palais est plein de gens qui vous disent quoi faire). Qui est absent du climax, mais se débarrasser du personnel et surtout de la sécurité a dû être la première chose faite par Jafar.



Que Jasmine aie une femme de chambre est effectivement normal. Mais peut-être pas nécessaire. D'abord, hélas, sa présence me rappelle celle des servantes de princesses dans des navets comme Iznogoud ou Les nouvelles aventures d'Aladin, mais ce n'est pas tout. Le test de Bechdel ne sert qu'à dresser un constat- le passer n'est pas un gage de qualité...et ça se voit.

J'attendais de voir: peut-être Dalia serait une source d'humour, peut-être serait-elle une alliée fidèle des deux personnages principaux, comme le génie? ...Non, hélas.

Sa principale fonction est d'être (trop) sarcastique, se moquant de Jasmine dès qu'elle en a l'occasion (mais elles sont censées être amies?). Rien d'étonnant quand on sait que Nasim Pedrad (l'actrice de Dalia) avait joué  une parodie très cruelle de Jasmine dans le Saturday Night Show en 2013.



Il ne faut vraiment pas manquer de souffle pour oser passer le casting d'une version live du film après ça...Il y a des claques qui se perdent.

 J'étais aussi inquiète quant à savoir comment elle a  obtenu son poste, quand on voit son geste (celui qui veut dire "fric"! dans Prince Ali), ça fait très "garce intéressée".

Avant la sortie du film, certains critiques avaient souligné que Jasmine avec une meilleure amie, et donc moins solitaire, rendait moins compréhensible le côté exceptionnel de la rencontre avec Aladdin. Je suis de cet avis : en fait c'est un couple qui fonctionne, car avant de se rencontrer, on les sentait désespérément  seuls, avec un animal de compagnie pour unique ami.



C'est pour la même raison que, dans le film original, la mère d'Aladdin (qui était dans le conte) aura finalement été supprimée- nous rendant plus poignante la situation de son fils. Et on supprimera aussi trois amis (humains) qu'il avait.


C'était essentiel pour que la princesse dépasse le stade du personnage fonction qui ne sert qu'à gravir les échelons de la société; et devienne la préoccupation principale du héros.

C'est aussi pourquoi, dans le film live, Aladdin apparaît encore privé de toute famille (ou amis). ..Et qu'on avait coupé puis remplacé une servante de Jasmine par un tigre dans le dessin animé, aussi! 

La présence d'une suivante permettait -elle des dialogues construits? Oui, mais dans l'absolu, Jasmine ne lui confie rien d'essentiel, qu'elle n'aurait pas déjà pu dire à son père ou son tigre.



On sait aussi que Dalia sort avec le génie. Que celui-ci aie une copine, dans l'absolu, pourquoi pas, encore. Dans la série animée, il avait une petite amie (qui elle était aussi un génie), Eden.


Pourquoi pas, du moment que c'est le "matériel supplémentaire". Mais là, toutes ces relations à Dalia, ça "dilue" celles des autres. Sa présence affaiblit la relation d'Aladdin à Jasmine (qui était moins seule dès le départ), mais aussi au génie (qui ne pouvait interagir qu' avec lui dans le premier film).

Je n'ai pas du tout accroché au couple de Dalia avec le génie de toute façon, faute d'exposition. Si vous trouviez que les amoureux vont vite en besogne dans les Disney, ce n'est rien comparé à eux: on ne sait pas ce qu'ils se trouvent, hormis le physique. On ignore ce qui s'est passé durant leur rendez-vous, mais on voit le début, et la conversation de Dalia semblait particulièrement peu intelligente. (Edit: les scènes coupées le confirment, quand elle n'est pas en train de lancer des méchantes piques, cette fille n'est pas plus maligne que Perceval.) Spécifiquement le genre de relation pas construite qui ne peut pas m'intéresser, d'autant que ce n'était pas un souvenir du premier film.



Une forme de symétrie agaçante se forme à la seconde partie du film: leur rendez-vous en même temps que Ce rêve bleu, ou les découvertes après la prise de pouvoir de Jafar. Ici ce n'est pas seulement Jasmine qui est brutalement mise en face du fait que "le prince Ali" est en réalité un homme pauvre qui ne peut l'épouser. Il y a aussi Dalia qui voit simultanément qu'elle sort avec un esclave non-humain...et ça diminue grandement l’impact de la scène, en divisant l'attention.

Le pire, c'est après le climax, il n'y pratiquement aucun temps consacré au risque de séparation encouru par Jasmine et Aladdin. Par contre, une fois libre, le génie propose à Dalia de le suivre, et elle énonce leur  vie future, jusqu'à l'existence de leurs deux enfants dont elle a déjà choisi les prénoms... Division de l'attention encore, mais surtout, si elle a déjà réfléchi à tout ça: ça fait psychopathe.


Terminons avec la scène de mariage...qui serait double, encore.

Si j'avais introduit une servante pour Jasmine (que ça fasse moins vide), j'aurais sans doute pris une femme plus âgée dont elle serait moins proche- comme celle qu’elle a dans le special en vidéo: Disney Princesses - Les Histoires Merveilleuses : Vis tes Rêves (2007).


Ou les trois servantes (elle retiennent moins l'attention, par leur nombre) de la comédie musicale.

Qui ne serait pas une love interest alors, mais je ne vois pas l'intérêt d'en avoir une pour le génie. Le pire, c'est que je crois que sa présence est peut-être entièrement due à une exigence particulière de Will Smith. Il semble vouloir être père dans tous ses rôles depuis qu'il en est un. Ça impliquait la présence (importante) d'une autre femme jeune (et donc d'une romance accélérée) pour devenir leur mère.

Concernant ce dernier détail,  je l'ai mal pris; car l'épilogue  coupé dans le film, mais pas dans la novelization révèle qu'en revanche Aladdin et Jasmine n'ont pas d'enfants, eux. "Toujours pas!" ai-je pensé. Car entre les suites en vidéo,  Once upon a time, et Descendants (les téléfilms, les romans et la série animée), toutes les princesses Disney officielles, sauf Pocahontas et les plus récentes (après 2010) ont au moins un enfant dans une des ces continuités.








Or, concernant Jasmine et Aladdin, on mentionne juste, dans les romans de Descendants, (mais on ne  le voit jamais) qu'ils ont un fils qui s’appelle Aziz. Il aurait dû être dans les téléfilms, interprété par  Dejan Loyola. 


Mais le rôle a été coupé et il ne sera jamais dans les téléfilms, ses parents n'étant que figurants au début du deuxième.



C'est  un peu fort: Jafar a droit à un fils (Jay) et le génie a déjà trois enfants entre les deux du film et Jordan, la fille qu'il a dans la série Descendants: wicked world , et qui est un génie (dans mon headcanon,  sa mère est Eden). 



Je n'ai rien, dans l'absolu, contre le fait que le génie aie des enfants. Mais j'aurais vraiment voulu  beaucoup  plus connaître ceux de Jasmine et Aladdin-leur absence devient frustrante, d'autant plus que le film aurait été une occasion rêvée. Par comparaison, les enfants du génie...


D'autant que même s'il doit en avoir, ce n'est même pas important qu'on sache en détail qui est leur mère; ça aurait pu être n'importe quelle femme qu'il a rencontrée entre sa libération et le moment où l'histoire est racontée. Honnêtement, le détail ne m'aurait pas empêchée de dormir.

Entre son nom de fleur pour elle aussi (peu subtil) et le fait qu'elle soit toujours là à ses côtés, quand Jasmine est en audience officielle, on dirait plutôt que le sultan a deux filles, cette fois!

Conclusion? Pour pas mal de raisons, non seulement Dalia n'est pas un ajout utile, non seulement elle n'ouvre la bouche que pour dire des vacheries ou des âneries,  mais je n'aime pas du tout ce personnage, pour finir (elle en est devenue mon Jar-Jar Binks).

Dans la catégorie figurants, le prince Achmed est devenu le prince Anders (scandinave donc). Et qui est devenu bête (ça explique qu'il ne soit pas choisi mais ça ne suffit pas), la sortie méchante qu'avait eue Achmed est ici assénée par un garde à Aladdin.


Changer sa nationalité, pourquoi pas, ça passe, et montre même un univers plus étendu que dans l'original. C'est au niveau du changement de personnalité que ça coince. Achmed était un prince particulièrement peu exemplaire-et donc repoussoir- à suivre. On voyait à quel point le pouvoir pouvait corrompre, avec lui, et en quoi il ne fallait surtout pas lui ressembler pour espérer plaire à Jasmine (elle aussi fait preuve de compassion envers les enfants, pardi).



Quand le prince est introduit, s'abaissant à vouloir maltraiter deux enfants, une comparaison se fait dans notre esprit. Il n'y a pas quelques secondes, on a vu Aladdin donner à ces mêmes enfants un butin qui a été très difficile à arracher. Donc, qui a l'âme la plus noble, finalement?   Exactement.



Se faire insulter par un quelconque garde à la place, dans le film, ça reste vexant-mais vide complètement la scène de sa symbolique. L'offense aurait donc toujours  du venir du prince. Mais là,  on voit difficilement la différence entre Anders (parce qu'il a un petit cerveau) et Ali, qui a presque le même comportement, mais par inexpérience.

C'est l'une de ces scènes me fait l'effet du cancre qui copie le premier de la classe. Il change des choses pour  que ça ne voie pas, mais comme il ne comprend pas ce qu'il copie, il le fait mal et tout l'argumentaire se casse la figure.

En dehors d'Anders et pour d'évidentes raisons, pas de white-washing ici. Les comédiens sont indiens, iraniens, ou égyptiens. Alors oui certes aucun n'est arabe levantin (pas du tout arabe même, pour Naomi Watts) , mais il y a du mieux comparé aux comédiens de doublage en 1992.



A propos de doublage, nous avons, en VF, la performance de ces comédiens à juger aussi. Anecdote très drôle, Féodor Atkine, voix VF originale de Jafar, aurait été contacté, à titre d'hommage, pour doubler...le sultan, dans le présent film. Atkine aurait refusé, puis rajeuni sa voix au maximum pour doubler Marwan Kenzari et reprendre son rôle mythique...en vain. Donc, il ne double ni l'un ni l'autre, le sultan et Jafar le sont par Omar Yami et Nessym Guétat.

 Outre Anthony Kavanagh, la distribution compte aussi  Hiba Tawaji (Jasmine), qui a un charmant petit accent. Elle avait déjà rechanté une nouvelle version des Nuits d'Arabie pour un album We love Disney.




Les comédiens sont de toute évidence ethniquement alignés sur les originaux...sauf Julien Alluguette, pour Aladdin. Mais il a un mérite qu'avait déjà Mena Massoud à la base: une ressemblance vocale bluffante avec les comédiens vocaux originaux (Scott Weinger/Brad Kane et Paolo Domingo, respectivement). De quoi se demander où était Julien Alluguette, pour remplacer Guillaume Lebon quand il a repris le rôle après Domingo...Comment? Trop jeune exercer ce métier, à l'époque? Sigh.


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